02141 Cambridge V.2
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 Austin ϟ I wish I couldn't feel a damn thing.

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Bienvenue à Cambridge,Austin E. Wellinghton Date d'inscription : 19/01/2013
Messages : 27
Austin E. Wellinghton

MessageSujet: Austin ϟ I wish I couldn't feel a damn thing.   Austin ϟ I wish I couldn't feel a damn thing. EmptyDim 20 Jan - 22:16

Austin Ethan Wellinghton
OPTIMISTICS SPLEENERS NIGHTHAWKS STUDENTS







Nom ⊱ Wellinghton : un nom de vainqueurs, tout simplement ! Prénom(s) ⊱ Austin, Ethan. Pour le choix de ces deux prénoms, ce n'est pas à moi qu'il faut s'adresser. Âge ⊱ J'ai un an de plus que l'année dernière & un an de moins que l'année prochaine. Okay... Sans rire, j'ai 26 ans. Date et lieu de naissance ⊱ Un grand jour pour l'humanité : le 13 avril 1986. Études/métier ⊱ Après avoir fait des études en management, je suis maintenant... Manager marketing. On a la classe, ou on l'a pas. Statut ⊱ En couple avec la plus belle des plus belles de la Terre entière : Nora Butler. Milieu social ⊱ Ni trop riche, ni trop pauvre. Juste entre les deux.

Oh you, sexy bastard ! ⊱ Je suis drôle & seksy. Comme mon jumeau. ◮ De nous deux, je suis quand même le plus calme, le plus sérieux et le plus intelligent (chose qu'il nie, d'ailleurs). ◮ Je m'énerve très facilement et je réagis parfois de manière un peu excessive. Je vais jusqu'à dire des choses que je ne pense pas. ◮ Quand quelque chose ne va pas, je le cache très facilement. ◮ Mon frère est la seule personne à me connaître sur le bout des doigts. ◮ Maxwell & moi avons grandi sans père. ◮ Nous avons aussi une demi-soeur : Kaelyn. ◮ J'aime les pancakes ! Je pourrais me nourrir de pancakes. ◮ Le football, c'est la vie ! L'équipe des Giants de NY, c'est aussi la vie ! ◮ Boire une bière et jouer à des jeux vidéos avec mon frère ? Toute une passion. ◮ La pire période de ma vie fut quand je ne parlais plus à mon frère. ◮ Le matin, au réveil, j'ai besoin d'une bonne tasse de café et d'une bonne douche. ◮ Quand je suis avec Hadès, on nous prend souvent pour des gays. ◮ J'aime écouter des chansons pourris, les apprendre par cœur et les chanter ensuite. ◮ Je terminerais par dire que… TOM SAWYER ! C'EST L'AMÉRIQUE ! LE SYMBOLE DE LA LIBERTÉ ! (Oui, c'était le dessin animé de mon enfance.)

To build a home« Un jour, je suis né. Depuis, j'improvise. »


NEW-YORK; 2011.
Assis sur mon lit, une valise ouverte remplie de fringues à mes côtés, je regarde des photos qui traînent dans mon appartement. Je ne sais pas pourquoi je les ai gardées, encore moins pourquoi je les ai emmenées avec moi, à New-York. La première, c'est une photo de ma mère, avec deux bébés blottis dans chacun de ses bras. À l'évidence, il s'agit de mon frère et moi. Les deux beaux jumeaux Wellinghton… Ma mère est tombée enceinte à l'âge de dix-neuf ans. Certains disaient qu'elle était trop jeune, d'autre qu'elle ferait une mère parfaite. Seul mon père n'a pas assumé cette responsabilité. Un bébé, c'était déjà beaucoup, alors deux… il ne fallait pas se voiler la face, il allait finir par partir. D'ailleurs, il n'a pas tardé à le faire, laissant seule ma mère nous élever, Maxwell et moi. Je lui en ai longtemps voulu, à vrai dire. Comme tous les petits garçons, j'avais besoin d'un père, et je savais que pour Maxwell c'était pareil, sinon il ne se serait pas lancé dans le football… Cette photo me rappelle le début d'une complicité avec mon frère. Une très grande complicité qui nous avait semblé solide et indestructible, à tous les deux. Nous étions loin de nous douter qu'elle était en réalité fragile, et qu'il suffirait d'un tout petit faux pas pour la détruire. En souvenir à ces bons moments, j'esquisse un sourire nostalgique, avant de passer à la photo suivante.

Encore une photo de mon frère et moi. Cette fois, ma mère n'est pas dessus. On devait avoir quelque chose comme quinze ou seize ans. Déjà de plus gros bébés ! Nous portons notre tenue de sport, et un ballon de football est sous le bras de Maxwell. Derrière, on peut voir une maison, une très grande maison. En fait, c'était notre maison de Los Angeles. Si pendant un temps nous ne roulions pas sur l'or, la situation n'a pas duré. En effet, notre mère a vite quitté ses études pour se lancer dans la mode, et c'est ce qui l'a rendu connue, nous offrant par la même occasion cette magnifique maison. Le temps où le budget était très serré et où nous partagions les mêmes vêtements Maxwell et moi, était révolu, pour notre plus grand bonheur. C'est dans cette maison qu'on a vraiment renforcé ce lien fraternel qui nous unissait. Maman devait souvent s'absenter… après tout, c'était ça être connu ! Elle nous a laissé d'innombrables fois livrés à nous-même, et malgré le fait qu'elle nous manquait, on en a vite trouvé les avantages. Je me demande si cette maison est habitée aujourd'hui… Si c'est le cas, j'espère pour les propriétaires qu'ils ont réparé ce que nous avions un peu amoché. Lorsque nous n'étions pas dans la maison à s'occuper plus ou moins… calmement, nous étions dehors, à jouer au football. Maxwell a commencé à y jouer, parce qu'il se disait que lorsque notre père reviendrait, il serait prêt à jouer avec lui. Moi, je n'y jouais pas pour les mêmes raisons. Enfin, pas directement. J'y jouais parce que Maxwell avait besoin d'un coéquipier avec qui s'entraîner. « Aller Austin ! Je peux pas jouer tout seul… Juste une heure, et après j'arrête de t'embêter ! » Je finissais toujours par céder, et je dois admettre aujourd'hui, que ces parties de football restent mes meilleurs souvenirs. Aussi bien pour lui que pour moi, ce sport est devenu une réelle passion. Il y accorde plus d'importance que moi, mais nous restons tous les deux, de grands passionnés du football. En regardant ce cliché, je suis obligé d'avouer que mon frère me manque. Je ne m'attarde pas plus sur cette photo, et passe à celle d'en dessous.

Marley, mon père et moi; ou comment j'ai appris à renouer avec mon père. La brunette, à gauche de la photo, c'est Marley, notre demi-sœur. Au milieu, c'est mon père, et à gauche, moi. Maxwell n'est pas sur la photo, ça ne m'étonne pas. Il déteste mon père, et ne peut pas voir Marley en peinture. Quant à moi, j'ai appris à lui pardonner ses erreurs, à le comprendre. Je me suis mis à sa place : si je devais assumer des jumeaux, comment j'aurais réagi ? Non sans facilités, je l'ai pardonné. Je ne le considère cependant pas comme un vrai père. Quelque part, grandir sans lui m'a donné le sentiment que cet homme est parfois encore inconnu à mes yeux. J'ai appris à le connaître à travers les mots de ma mère, qui n'était pas toujours très tendre envers lui. Alors le rencontrer, apprendre à le connaître en face à face, ça n'a pas été facile. En revanche, avec Marley, on est devenu très proche. Maintenant, je n'ai aucun mal à la considérer comme ma demi-sœur, voire même carrément ma sœur. Ce n'est pas pareil pour Max. Lui, il a beaucoup de mal. Ça m'arrive de me dire que je pourrais peut-être tenter de les réunir… et je compte bien essayer un jour. Même si je pense qu'il m'en faudra, du courage…

Je prends cette photo, et je la mets en dessous, découvrant ainsi un autre souvenir, beaucoup plus douloureux et pas tout à fait effacé. Je m'attarde sur cette photo, sentant mon estomac se nouer. Maxwell, Dolce et moi. C'est dingue ce qu'elle me manque, Dolce. Et puis ce visage magnifique, encadré par ces beaux cheveux blonds… Je retourne la photo, pour voir la date… Elle a été prise il y a deux ans. Maxwell et moi, on venait de rentrer à l'université de Harvard, et vu la date de cette photo, je sortais avec Dolce. Je me souviens, j'avais longtemps espérer sortir avec elle. En fait, la première fois que je l'ai croisé, je suis directement tombé amoureux d'elle. À mes yeux, elle était différente des autres filles du campus. Deux ans, c'est la durée de notre couple. Auparavant, je n'étais jamais sorti avec une fille, encore moins tombé amoureux. Dolce est donc véritablement mon premier amour, ainsi que ma première petite-amie. Je sortais avec elle, j'étais heureux. Naturellement, comme tous les mecs jaloux, je me méfiais de ceux qui l'approchaient. Je me méfiais en premier lieu de Carlson, un sportif de l'université. Il a toujours été un peu trop proche de Dolce à mon goût, et il voyait bien que ça m'énervait. Ce mec n'était vraiment qu'un con… plus ça m'énervait, plus il continuait. Je n'ai jamais osé le frapper, mais s'il me tape trop sur le système un jour, il se pourrait que mon poing ne s'abatte sur sa jolie petite gueule plus vite qu'il ne le pense. En somme, je me suis méfié de tous les mecs qui approchaient Dolce, sauf d'un seul. Mon frère. Notre complicité était toujours aussi forte. C'est même lui qui m'a aidé à avoir Dolce. « Max, tu m'aiderais à faire un truc ? » « Ouais, quoi ? » « Je te fais tes devoirs, et tu m'aides à… draguer une fille. » Maxwell avait accepté. Tant que je lui faisais ses devoirs, il était content. On était tous les deux gagnants dans l'histoire. Enfin, lui un peu plus que moi, en fait… D'après qu'entre Maxwell et Dolce, un truc est né sans que je m'en rende compte. J'étais peut-être trop aveuglé par l'amour, allez savoir ! Quoi qu'il en soit, si je devais résumer la situation aujourd'hui, je dirais que j'ai vécu mon premier triangle amoureux ! Génial hein ! Autant dire que ça… si j'avais pu l'éviter, ça n'aurait pas été plus mal. Dolce me trompait avec mon frère, pendant que moi, je ne voyais rien, strictement rien. C'est le jour de la Saint Valentin que j'ai tout découvert. Et comme si ce n'était pas suffisamment douloureux, j'ai appris par la même occasion que Dolce était enceinte de lui. C'est une sacré gifle en pleine figure, je peux vous le dire. Je les ai regardés, l'un après l'autre. Je n'arrivais plus à penser, ni savoir ce que je devais faire, comment je devais réagir… C'était un peu le chaos. Je suis resté face à eux, laissant la haine et la tristesse s'emparer de tout mon corps. J'ai voulu frapper mon frère, comme je ne l'avais jamais fait. Puis j'ai laissé tomber l'idée. Je me suis contenté de tourner les talons… Je me souviens encore de mon frère, qui essayait de me rattraper « Austin, attends ! Reviens ! » Mais moi, j'ai bien vite senti les larmes me monter aux yeux. En accélérant le pas, j'ai quitté la salle où la soirée se déroulait, laissant Maxwell et Dolce derrière moi. Je ne suis pas resté plus longtemps à Cambridge. Je venais de me faire piétiner comme jamais, et l'air de la ville commençait à ne plus me convenir. J'avais besoin de voir autre chose. Donc je suis parti pour New-York, où j'ai poursuivi ma vie et mes études tout seul, sans prendre la peine de donner de nouvelles et encore moins d'en prendre. J'avais la sensation que les jumeaux Wellinghton n'existaient plus. Il y avait Maxwell d'une part et Austin d'une autre part. Il y avait quelque chose de brisé, c'était indéniable.

Sans aller plus loin, je décide de m'arrêter à cette photo. Trop de souvenirs remontent, des souvenirs qui ne sont pas tous joyeux. Je mets le petit tas de photos dans le tiroir de ma table de chevet. Elles sont bien ici. Au moins, elles ne font de mal à personne. Je m'approche de ma valise, balaye du regard ma chambre pour vérifier que je n'ai rien oublié. Tout me semble bon. Je ferme donc ma valise, avec un peu de peine. Il est temps pour moi de retrouver ceux que j'ai quitté un an et demi plus tôt. Je ne dis pas que je suis prêt à tout pardonner, tout accepter… Surtout que je ne sais pas comment la relation entre Maxwell et Dolce a évoluée. Je ne sais pas si elle a gardé le bébé, ou si au contraire elle a avorté; s'ils sont en couple, ou s'ils ne se parlent plus… J'ignore absolument tout. C'est un peu comme si je partais de New-York à l'aveuglette, sur un coup de tête. En tout cas, les fuir plus longtemps reste inutile, et nous savons tous que ça n'avancera à rien. Mes sentiments envers Dolce sont toujours là, je le sens bien. Sauf que ce n'est pas en étant loin d'elle que tout rentrera dans l'ordre… Il y a un grand besoin d'explications. Adieu NY. Cambridge, me revoilà !

CAMBRIDGE; 2011.
Deux longues années loin de Cambridge, c'est 24 mois, environ 52 semaines, 365 jours (quand elle n'est pas bissextile), et 8 760 heures. Dit comme ça, la notion du temps peut nous laisser totalement indifférent. Après tout, on s'en fout. Quelle importance ? Qu'il y ait une heure de plus ou de moins dans une année, ça ne change rien à notre vie. Avant, j'aurais aussi pu dire que 2 ans, c'est court. 2 ans, ça passe vite et sur l'intégralité de notre vie, c'est trois fois rien. Pourtant, après avoir vécu 2 ans à New-York, sans mon frère, sans connaître personne, loin de la ville dans laquelle j'avais commencé mes études, je peux vous assurer que chaque minute se compte. Pour la première fois de ma vie, j'ai été séparé de mon jumeau. Évidemment, cette décision, je l'ai prise personnellement, après avoir appris que Maxwell avait couché avec Dolce et que celle-ci était d'ailleurs enceinte. Mais mine de rien… C'était le truc le plus difficile que j'ai dû vivre. Alors après 2 ans, j'ai finalement pris la décision de retourner à Cambridge. Un retour avec des retrouvailles pour le moins tumultueuses et plutôt fortes en émotion. C'est le cas de le dire…

La première personne que j'ai revu, en arrivant à Cambridge, c'est Ellen. Ma meilleure amie. Celle qui a toujours été la pour moi, y compris lorsque j'étais à New-York. C'est aussi la seule personne avec qui j'ai gardé contact durant mon absence. Je ne pouvais pas ne pas lui donner de mes nouvelles. C'était tout simplement impossible de l'envisager. Ellen, c'est… ma pomme d'amour ! Oh ouais ! Même si je deviens un alcoolique, un pingouin, une araignée ou je ne sais quoi, je sais qu'elle m'aimera toujours. Enfin, pour le coup de l'araignée, ça demande réflexion, je crois. Quoi qu'il en soit, elle a toujours été celle qui redonne un peu de joie de vivre quand les jours sont un peu plus sombres que d'habitude. Elle ne m'a jamais jugé sur ma façon d'agir après mon départ de Cambridge et au lieu de me balancer en pleine gueule que je ne suis qu'un lâche, comme beaucoup l'ont fait, elle s'est plutôt réjouie de mon retour. D'ailleurs, vous n'imaginez même pas le temps que j'ai dû passer dans son appartement… Ce n'est pas une fille pour rien : ELLE PARLE BEAUCOUP TROP ! Avec beaucoup de détails, elle m'a raconté sa rencontre avec Lucas (ou plutôt, ses retrouvailles), leurs aveux quant à leurs sentiments mutuels et tout un tas d'autres choses à son sujet du style : « Il est merveilleux ! », « Bon, même s'il laisse traîner ses chaussures, je l'aime ! », « Et mon Dieu… Il embrasse tellement bien… Ça me rend toute chose ! », « C'est l'homme de ma vie, Austin. » Bon, j'exagère peu être un peu. Mais en gros, c'est ça. Encore heureux, je n'ai pas eu le privilège de savoir comment il lui faisait l'amour. Quoi que… A peine deux mois plus tard, elle n'a pas hésité une seule seconde avant de me dire que Lucas l'avait prise sur un bureau, dans une salle de cours. Elle est belle, la jeunesse ! Au passage, il faut aussi préciser que peu de temps après cet épisode sexuelle, Ellen m'a annoncé qu'elle était enceinte. Un vrai miracle pour elle ! Après tous les problèmes de santé que ma meilleure amie a connu, les médecins lui avaient presque fait comprendre qu'un bébé était difficile à envisager dans sa vie. Comme quoi, les médecins ont parfois tort ! Bref, revenons à nos mouflons. Dans la catégorie des retrouvailles, il y en a aussi eu des beaucoup moins drôles. Je parle évidemment de celles qui ont surgi peu de temps après, avec Dolce, puis Maxwell. Que ce soit avec l'un, ou l'autre, je n'ai pas été le gars le plus tendre. J'avais beau tenir à eu, j'étais aussi blessé. C'était quelque chose qui n'avait pas changée, en deux ans. Malheureusement.

J'ai vu Dolce bien avant de revoir mon frère. En plein milieu du campus de l'université. Parmi tous les étudiants, elle était là. Cette journée-là, j'aI pourtant prié pour ne pas tomber sur elle ou sur mon frère. Je ne me suis pas senti capable de devoir les affronter, en réalité. Je me souviens, à l'instant même où je l'ai vu, j'ai baissé la tête, faisant presque demi-tour pour ne pas avoir à lui parler. Et puis c'est elle, qui est venue à moi. Sans que je ne demande quoi que ce soit. Je n'ai pas cherché à la repousser, mais dès qu'elle a prononcé mon prénom, je lui ai tout de suite renvoyer ma rancœur en peine figure, en lui demandant si ce n'était pas plutôt Maxwell qu'elle cherchait. Cette simple petite réplique avait suffit à lui faire comprendre que je lui en voulais encore. Je venais d'apprendre que mon frère et Dolce étaient en couple depuis quelques mois et que ça fonctionnait plutôt bien. Je ne pouvais pas sauter de joie… C'était au-dessus de mes forces. Dolce a pu le constater. Notre discussion n'a pas duré bien longtemps, je n'étais pas vraiment d'humeur à reparler du passé, de ses parties de jambes en l'air avec Maxwell et tout le reste. J'ai simplement fini par lui lâcher qu'elle m'avait manqué, sans trop savoir pourquoi et j'ai fini par partir, reprenant le chemin inverse pour m'éloigner d'elle autant que je le pouvais. Quant à Maxwell, je suis tombé sur lui simplement par hasard. Tous les deux, nous avons cette habitude de sortir courir dès que ça ne va pas. Nous nous sommes retrouvés l'un en face de l'autre, près de la rivière Charles. Ce jour-là, je n'ai pas été plus sympathique que je ne l'avais été avec Dolce. Malgré les excuses de mon frère, malgré ses explications, le fait qu'il ait osé me faire ça… Ça ne passait pas. Cette trahison me restait en travers de la gorge. Je lui ai fait comprendre que ce n'était pas tant le fait qu'il aimait Dolce qui me dérangeait. Les sentiments ne se contrôlent pas. Ça nous tombe dessus sans prévenir et je crois que l'amour est la chose la plus difficile à gérer. En revanche, ce qui m'avait profondément déçu, c'était simplement le fait qu'il ait couché avec elle dans mon dos. Parce qu'à l'époque, c'était mon frère, mon meilleur ami, voire même mon double. Il n'y avait pas de Austin sans Maxwell. Je ne pensais pas qu'il me ferait ça un jour. Pourtant il l'a fait et évidemment, ça avait des conséquences importantes. Maxwell m'a demandé de lui pardonner, me faisant bien comprendre qu'on ne pouvait pas continuer à s'éviter. Il avait raison, j'en avais conscience. Depuis tout petit, on a jamais été capable de s'en vouloir plus de deux heures. En grandissant, on a réussi à s'ignorer pendant deux ans et il fallait l'avouer : ça faisait mal. Mal de devoir vivre sans mon frère. J'ai fini par le lui dire. Il me manquait, nos conneries me manquaient. Le problème, c'est que je ne pouvais pas rester à côté de lui sans le détester. Parce qu'il avait eu Dolce. Ma jalousie prenait le dessus. Je ne pouvais pas lui pardonner ses erreurs en un claquement de doigts. C'était difficile, il n'imaginait peut-être pas à quel point. « Est-ce que je peux quand même espérer que tu finisses par me pardonner ? » Voilà la question qu'il m'a posé. Je connaissais évidemment la réponse… J'avais beau le détester, j'avais beau ressentir cette douleur affreuse dans la poitrine à chaque fois que je le voyais, il restait mon frère. Je refusais de me dire que jamais rien n'allait s'arranger. J'avais besoin de lui. Je le savais. « Si moi je l'espère, alors je pense que toi aussi, tu peux l'espérer. » Au fond de moi, j'avais toujours de l'espoir. Je trouvais encore le moyen d'être optimiste… « Je peux pas te dire quand… Mais je vais essayer. » Je ne pensais pas pouvoir lui dire ça un jour, pourtant je l'ai fait. Et je le pensais. Sincèrement. Je ne pouvais pas lui dire qu'en une semaine, j'allais tout oublier. Mais je savais que j'allais finir par passer au dessus de tout cela un jour ou l'autre. Les cartes étaient entre mes mains. Tout dépendait de moi.

Les mois se sont écoulés petit à petit, sans pour autant voir ma relation avec mon frère s'améliorer. Je ne sais pas pourquoi, mais ça m'était plus facile de pardonner Dolce que de pardonner mon double. J'avais beaucoup moins de mal à aller vers elle, lui parler et lui dire tout ce que j'avais sur le cœur. Mais avec Maxwell… C'était beaucoup plus délicat. Il y a aussi eu des évènements qui nous ont davantage éloignés, d'autres qui nous ont, au contraire, rapprochés. A peine un mois après mon retour, Dolce et Maxwell n'étaient déjà plus en couple. Évidemment, je n'étais pas idiot. J'ai bien vite compris que cette rupture, j'en étais plus ou moins la raison. C'est pendant cette période-là que les disputes sont devenues de plus en plus fréquentes. Pour tout et n'importe quoi… Nous n'avions aucun mal à nous dire que nous nous détestions, quand bien même nous n'en pensions pas un mot. A ce moment-là, nous n'étions même plus des frères. Juste deux ennemis. C'est triste à dire, pourtant c'est bien vrai. Et puis il y a eu l'accident d'Ellen, provoqué par Loucian, qui a tout empiré. Loucian est la demi-sœur d'Ellen. Elle est arrivée à Cambridge à peu près en même temps que mon retour et elle détestait Ellen. Je n'ai jamais connu toute l'histoire, mais cela concernait leur père. Loucian comptait tout mettre en oeuvre pour pourrir la vie de ma meilleure amie, la faire souffrir comme jamais. Elle n'a eu aucun mal à y parvenir… Alors qu'elle était enceinte, Loucian a simplement poussé Ellen dans les escaliers. Une chute qui lui a presque fait perdre son bébé… Inutile de préciser l'état dans lequel je me suis trouvé lorsque Lucas m'a annoncé que ma Pomme d'Amour était à l'hôpital. Rien n'était encore gagné, son état était plus que fragile. A tout moment, elle risquait de perdre sa princesse et jamais je n'ai vu Ellen aussi mal. Il fallait que je me venge, que j'expulse ma colère hors de mon corps. Je n'ai pas hésité à insulté publiquement Loucian, à lui faire comprendre qu'elle n'avait plutôt pas intérêt à me croiser. Qu'elle soit une fille ou non, je m'en fichais. Cette fille était un monstre, une minable et elle méritait de payer pour ce qu'elle avait fait. Le problème, c'est que cette fille était aussi une amie très proche de Maxwell. Il était le seul à la défendre sans savoir ce qu'il s'était passé. Il n'a pas apprécier, lorsque j'ai insulté Loucian. Ce qui a, une nouvelle fois, provoqué une dispute, attisant les tensions entre nous. Par la suite, le moindre petit truc nous mettait hors de nous. Au final, tout s'est très mal terminé… Il a fini par me dire que nous n'étions plus rien l'un pour l'autre. Nous portions le même nom, mais c'était tout. A ses yeux, il n'y avait plus aucun lien fraternel. Nous en étions arriver à un stade où plus rien n'était possible.
Quelques jours plus tard, mon humeur ne s'était toujours pas améliorée. Les médecins qui s'occupaient d'Ellen n'étaient pas très rassurants, mon frère me détestait et ne voulais même plus entendre parler de moi et je rêvais de pouvoir fracasser le crâne de Loucian contre un mur. Le jour où je suis enfin tombée sur elle, au Junction, je me suis enfin défoulé sur la bonne personne. Son verre de whisky a volé, mon poing a fait la rencontre de son visage, nous nous sommes retrouvés à l'extérieur du bar, je l'ai embrassé et nous avons fini la soirée dans mon lit. Toute cette histoire s'est terminée un mois plus tard en quelques mots : « Je suis enceinte. »

Une vie peut basculée en une fraction de seconde. Il ne suffit pas de grand chose… En une journée, j'ai appris que Loucian avait fait une tentative de suicide et par la même occasion, j'ai également appris qu'elle était enceinte. Et tout ça, c'était plus ou moins de ma faute. Enfin, pour ce qui était de la grossesse, bien-sûr que si. Mais pour sa tentative de suicide, même si je n'étais sûrement pas le seul responsable, j'avais joué un rôle. C'était sans doute la pire journée de ma vie… Tout s'accumulait et j'avais l'impression de toujours couler, sans jamais pouvoir remonter à la surface. C'était une chute constante… Et si jusqu'ici j'avais toujours tout supporté tout seul, je sentais que pour cette fois-là, j'avais besoin de mon frère ou même de ma meilleure amie. Le problème, c'est qu'Ellen n'avait déjà pas du tout apprécié savoir que j'avais couché avec la fille qui avait mis la vie de son bébé en danger, je ne me voyais donc pas lui annoncer que je l'avais en plus mise enceinte. Pour ce qui était de mon frère… Il ne me parlait pas toujours pas. En tout cas, j'avais beau me sentir au plus mal, il y avait une chose que je ne pouvais pas faire à Loucian : l'abandonner. Même si elle ne me forçait pas à rester auprès d'elle, même si j'étais libre de partir, je ne l'ai pas fait. Je suis resté auprès d'elle, lui faisant la promesse de l'accompagner jusqu'au bout, peu importe sa décision quant au bébé. Loucian a fini par me remercier, pour ne pas m'enfuir comme beaucoup l'aurait sans doutes fait. Je ne pensais pas qu'elle devait me remercier pour quoi que ce soit. Je ne cherchais cependant pas à protester. Pour moi, rester à ses côtés, c'était normal. J'estimais être aussi responsable qu'elle, dans l'histoire. Je refusais de me comporter comme un lâche ou un salaud. Je n'étais pas comme ça et je ne voulais pas devenir ce genre de personne. D'autant plus que cette histoire de tentative de suicide venait de m'en foutre un coup. Même si Loucian avait agi comme la pire des garces, même si elle avait amplement mérité mon coup de poing et toutes mes insultes, je restais touché par ce qu'elle avait essayé de faire. Cela voulait dire que derrière ce visage de fille forte, insensible, capable de tout surmonter, se cachait une jeune femme beaucoup plus fragile que l'on pouvait penser. J'étais quasiment sûr que ça, cette grossesse, elle ne la supporterait pas toute seule. Qui pouvait lui apporter le soutien nécessaire à part moi ? Personne, puisque tout le monde était contre elle. Je me fichais pas mal de ce que les autres penseraient une fois que la nouvelle aurait fait le tour de l'université. Ce qu'ils pouvaient dire sur moi, ça m'était bien égal. A côté de ça, il y avait Loucian. Et mine de rien, à mes yeux, c'était bien plus important que toutes les saletés que l'on allait pouvoir dire à mon égard. Je préférais largement m'en prendre plein la gueule moi aussi, plutôt que de laisser la jolie blonde tout supporter et la retrouver une nouvelle fois dans son appartement, véritablement morte.
Ce que je ressentais à l'entente de la nouvelle, je ne l'ai jamais ressenti auparavant. J'étais totalement perdu, j'avais l'impression de me retrouver face à une énigme qui n'avait pas de réponse. La peur m'avait aussi totalement envahi. Des tas de questions se bousculaient dans ma tête : qu'allions-nous faire ? Comment devais-je agir ? Qu'est-ce que c'était exactement qu'être un père ? Ce genre de questions bidons qui m'empêchaient de garder mon calme. Je me sentais aussi chuter un peu plus, comme si cette nouvelle avait eu l'effet d'un marteau que l'on cogne violemment sur le sommet de mon crâne. J'étais sonné et abasourdi, je n'étais même pas sûr de me souvenir comment respirer. J'étais aussi terriblement en colère contre moi. Je regrettais déjà cette nuit avec Loucian, mais vu les conséquences, je la regrettais davantage. Cependant, en plus de tout cela, j'avais envie d'être là pour la jolie blonde, la soutenir et l'aider comme je le pouvais. A ce moment précis, je comprenais plus que jamais la réaction de mon père à l'annonce de la grossesse de maman. A la fois paniqué et apeuré, il avait choisi de prendre la fuite, ayant trop peur de ne pas savoir comment faire. J'avais également vu ma mère s'effondrer et haïr chaque jour un peu plus notre père. Je ne savais pas ce que nous allions faire de ce bébé, si nous allions effectivement le faire adopter ou le garder, ou bien même si Loucian comptait avorter mais quoi qu'il en soit, je refusais de montrer une image négative de moi-même à Loucian. L'abandonner n'était même pas envisageable, j'imagine que par la suite, je me serais senti affreusement coupable. Quelque part, je me suis senti coupable pour sa tentative de suicide. Je regrettais les paroles blessantes et les insultes que j'avais pu lui lancer, je sentais que je n'y était pas totalement pour rien dans toute cette histoire. Je ne voulais pas agir comme le pire des crétins et la laisser gérer cette grossesse toute seule. Elle ne le supporterait pas, je le savais. Alors même si tout était encore un peu bizarre et tendu entre Loucian et moi, j'ai tout de même pris le risque de l'accompagner jusqu'à temps que cette histoire se termine. Que cela prenne trois mois ou neuf ou même plus, je me suis engagé à la soutenir jusqu'au bout. Peut-être qu'en effet, j'avais peur. Mais je me suis dit qu'à sa place, je l'aurais été d'autant plus.
Malgré tout, dans l'histoire, rien n'était perdu. C'était aussi l'occasion pour nous de mettre les ardeurs de côté et d'apprendre à se connaître autrement que par ce que les gens avaient pu dire à notre égard.

Cette grossesse a malgré tout eu ses avantages. J'ai appris à connaître Loucian, à la voir telle qu'elle était réellement. La découvrir, en apprendre plus sur sa vie et tout un tas de choses. En l'espace de quelques semaines, je me suis énormément attaché à elle. Il ne se passait plus un jour sans que nous nous voyions, juste pour aller boire un café en ville ou pour passer la journée à la plage. C'était notre façon à nous de ne pas prendre peur face à cette grossesse. Tout ça m'a aussi permis de retrouver mon frère. Alors que j'étais au plus bas, il a su être là, en dépit de tout ce qu'il s'était passé. Il m'a fait comprendre qu'il serait là en cas de besoin, qu'il me suffisait juste de lui faire signe. C'était bien la preuve que quoi que nous puissions dire, nous serions toujours des frères. Quoi qu'il arrive. Au final, tout finissait par rentrer dans l'ordre, tout doucement. C'était un vrai soulagement de savoir que je pouvais compter sur lui et surtout, de savoir que tout n'était pas perdu. Il nous restait une chance de retrouver ce que nous avions perdu. Il sortait avec Dolce et pour ça, j'aurais pu le détester jusqu'à ma mort. Mais Loucian m'a aussi fait comprendre que dans la vie, il fallait apprendre à tourner la page et passer à autre chose. Elle ne s'en rend peut-être pas compte, mais si je reparle à mon frère aujourd'hui, c'est purement et simplement grâce à elle.

L'avortement est arrivé très vite. Avec Loucian, nous n'avons même pas vu le temps passer… C'était la décision qu'elle avait prise. Aucun de nous deux ne souhaitait offrir à cette enfant une vie instable. Nous ne formions pas un couple, ce bébé était le résultat d'une erreur qui n'aurait jamais dû se produire. La meilleure solution nous semblait donc être l'avortement. Jusqu'au bout, je l'ai accompagné. Mais il restait certaines craintes… Surtout de la part de Loucian. Parce que mine de rien, cette histoire nous avait énormément rapproché et même si le jour de l'intervention nous étions soulagés de voir cette grossesse se terminer, Loucian craignait de me voir s'éloigner d'elle. C'était évidemment tout ce que je voulais éviter… Elle était devenue importante à mes yeux. Ou plutôt, j'étais simplement tombé sous son charme, en fait. J'admirais sa façon d'être, sa façon d'encaisser tout ce qui lui tombait sur la tête sans jamais montrer ses faiblesses. J'avais appris à la connaître au cours de ces dernières semaines, je pouvais affirmer qu'elle avait toutes les raisons du monde pour se laisser abattre. Son enfance avait été un désastre, contrairement à la mienne. Pourtant, elle était toujours là, à me sourire comme si jamais rien de tout cela ne lui était arrivé. Quand j'étais avec elle, j'arrivais enfin à oublier Dolce. J'étais juste bien, avec elle et je ne voulais pas que ça s'arrête. Bien au contraire… J'avais envie que tout cela continue. Tous les moments que j'avais pu passer avec elle avaient été les meilleurs de tous ceux que j'avais vécu en deux années entières. Je voulais qu'elle comprenne qu'elle pouvait toujours compter sur moi… Durant les dernières semaines passés ensemble, nous n'avons pas été que de simples amis. Les nombreux baisers en avaient témoigné. C'était presque comme si nous étions un couple et cette idée me plaisait de plus en plus… C'est à la suite de cet avortement que nous nous sommes réellement comporter comme tel. Notre couple était venu d'une façon naturelle et spontanée. Je n'ai pas cherché à repousser tout cela. Cette idée n'a pas plus à tout le monde, évidemment. Il fallait s'y attendre. Mais c'était comme ça. Loucian était devenue ma petite-amie, ma première après Dolce. Et je me foutais bien de savoir ce que les autres pouvaient penser de la situation. Il n'y avait que nous.



Anaïs / IMgoofygoober
Je sais pas vous, mais moi, cette petite image là, juste à côté... ELLE ME FAIT BANDER. ICH BIN SCHNAPPI DAS KLEINE KROKODIL !! SCHNIP SCHNAP SCHNAPPI, SCHNAPPI SCHNAPPI SCHNAP ! Oui, je suis pas seulement Aileen. Je suis aussi Austin. & j'le vis bien. Parce que j'suis bandante, en Jensen. Je le sais ! Hinhin ! Austin ϟ I wish I couldn't feel a damn thing. 4205929361 Mais vous, vous saviez paaaas ! Maintenant, oui.



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Bienvenue à Cambridge,Austin E. Wellinghton Date d'inscription : 19/01/2013
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Austin E. Wellinghton

MessageSujet: Re: Austin ϟ I wish I couldn't feel a damn thing.   Austin ϟ I wish I couldn't feel a damn thing. EmptyDim 3 Fév - 18:44

To build a home« À chacun son combat. »




Après un été tumultueux, j'ai bêtement cru que je pouvais être tranquille jusqu'à la fin de l'année. Encore une fois, je me suis mis le doigt dans l'œil, et royalement. Parce qu'à Cambridge, on ne peut jamais être tranquille. Il a fallu que mon frère et Loucian aient un accident. Comme si on avait besoin de ça. Les deux se sont retrouvés dans le coma. Ce calvaire a duré environ une semaine, ou un peu plus. Quoi qu'il en soit, c'était une semaine éprouvante. Et même s'ils ont fini par se réveiller, cet accident a eu de graves conséquences sur eux. Loucian s'est retrouvée couverte d'hématomes, avec une blessure assez importante au niveau de l'estomac. Et Maxwell, quant à lui, a perdu l'usage de ses jambes. Le football, le sport et tout le reste, c'était à oublier pour un petit moment. Bref, une fois de plus, je n'étais pas le gars le plus sociable et sympathique de l'université. Bien au contraire… En l'espace de quelques jours, je me suis disputé avec un bon nombre de personnes. Contre mon gré, évidemment. Mais tout ce qui m'importait, c'était mon frère et ma petite-amie. Les autres, je m'en foutais. Ils pouvaient bien me raconter leurs propres soucis, je n'en avais strictement rien à cirer. C'était une période durant laquelle il valait mieux éviter de me parler, surtout si c'était pour me chercher des puces. Pourtant, dans ces moments-là, il vaut mieux ne pas trop espérer parce qu'il y a toujours une personne qui finit par venir vous emmerder. Cette personne là, c'était Nora. Nora Butler, un ange en apparence, mais qui me détestait malgré tout. Cette fille, c'est la meilleure amie de Dolce. Je n'ai jamais vraiment fait attention à elle, même à l'époque où je sortais avec Dolce. Je n'aurais jamais pensé qu'un jour, elle vienne me trouver à la fin d'un entraînement de football, juste histoire de me provoquer. Elle l'a cependant fait et autant dire que ce jour-là, je n'ai pas hésité à lui balancer les quatre vérités en pleine figure. Elle me détestait pour ce que j'avais fait subir à Dolce en revenant à Cambridge, et aussi pour sortir avec Loucian. Elle pensait que mon seul et unique but était de mettre Dolce en colère. Tout simplement parce qu'elle croyait que je m'accrochais encore et toujours à elle. Ce qui était faux. Mais ça, elle ne l'avait toujours pas compris. Il a fallu que je m'énerve, que je lui dise une bonne fois pour toute les choses de façon claire pour qu'elle comprenne. Nora a fini par s'excuser et pour se faire pardonner, elle m'a proposé de passer une soirée avec elle. Loucian était toujours à l'hôpital, j'avais besoin de prendre l'air, de m'amuser un peu. J'ai accepté sa proposition avec plaisir, tout en me disant que c'était l'occasion d'apprendre à réellement connaître Nora. J'étais loin de me douter que cette fille allait compliquer pas mal de choses… Loin de penser qu'un jour, j'allais en être fou amoureux, jusqu'à vouloir passer le restant de mes jours à ses côtés. Pourtant ce soir-là, c'était le début de quelque chose de magique.

Peu de temps après cette soirée & peu de temps après l'accident, j'ai fini par rompre avec Loucian. Ça n'a pas été la décision la plus facile à prendre mais le fait est que je m'éloignais de plus en plus d'elle. Petit à petit, je la voyais plus comme une amie, et non une petite-amie. Quelque chose avait changé, j'étais incapable de dire quoi exactement… Et puis il y avait Nora, qui était un peu sortie de nulle part et qui me plaisait de plus en plus. Parfois, je préférais passer du temps avec Nora, alors que Loucian avait besoin de moi. Je ne pouvais pas prétendre vouloir rester avec Loucian, alors qu'une autre fille me plaisait. Je n'étais pas de ce genre-là… Je voulais être le plus sincère possible, le plus honnête avec Loucian. Elle méritait au moins ça, venant de ma part. Même si ça me déchirait le cœur de devoir lui annoncer notre rupture, je savais au fond de moi que c'était la meilleure décision à prendre. Pendant que je me lançais dans mon discours, j'ai vu les larmes lui monter aux yeux, sans pour autant tomber. La colère, aussi, se lisait sur son visage. Je ne pouvais pas lui en vouloir… Je connaissais Loucian, je savais à quel point elle pouvait être pessimiste. J'avais tout fait de mon côté pour lui prouver que la vie n'était pas toujours sombre et pleine de mauvaises nouvelles. Seulement, en rompant avec elle, j'ai sûrement réactiver tout ce pessimisme contre mon gré. Mais ce n'était pas pour autant que je l'abandonnais complètement. Oh non… Je ne comptais pas claquer la porte, sans jamais la revoir par la suite. Intérieurement, je me suis juré de toujours être présent pour elle, de veiller à ce qu'elle aille bien. C'était une promesse que je lui ai fait et que j'espérais pouvoir tenir. Je n'étais peut-être plus son petit-ami, mais j'étais au moins son ami.
Quelque temps après notre rupture, je me suis une nouvelle fois retrouvé en couple. Avec Nora, cette fois-ci. Notre premier baiser, nous l'avions échangé alors que nous étions à Los Angeles et pas encore en couple. J'adorais passer du temps avec cette fille, je l'appréciais de plus en plus. Voire même, je commençais à éprouver des sentiments pour elle. Après ma longue histoire avec Dolce, j'étais enfin prêt à me relancer dans quelque chose de sérieux et durable. Je voulais que ça soit avec Nora. A chaque fois que je la voyais, je mourrais d'envie de l'embrasser encore et encore. Mais voilà, Nora avait elle aussi connu son lots de catastrophes, notamment son divorce. Je ne voulais donc pas lui forcer la main, je voulais simplement que l'on soit sûrs de nous. Moi, je l'étais. Je n'attendais plus qu'elle. La décision lui revenait entièrement, au final. Vous ne pouvez même pas imaginer à quel point j'étais heureux, lorsqu'elle m'a dit qu'elle souhaitait la même chose que moi. Bien qu'elle ait connu un divorce assez compliqué, elle était prête à m'accorder sa confiance et je ne pouvais rien demander de mieux… Je la voulais elle. Tout simplement.

CAMBRIDGE; 2013.



Déjà un an de passé… C'est dingue à quel point le temps passe vite. Quand je vois tout ce qu'il s'est passé… Entre le départ de Loucian, mon emménagement avec Nora, la naissance du petit Tom, le décès de Lucas… Pour beaucoup d'entre nous, un certain nombre de choses ont changé. Affalé dans le canapé, une bière à la main, c'est ce à quoi je pense. A tout ce qui a changé, en l'espace d'un an. Je pense à Ellen, qui se retrouve seule avec Alice. La pauvre… Elle ne va jamais connaître son père et je crois que c'est la chose la plus terrible pour un enfant. Je sais qu'Ellen est forte, qu'elle va tenir le coup. Mais mine de rien, elle doit être effondrée et j'espère qu'elle sait que je suis là. Dans la foulée, je pense aussi à Loucian… Celle qui a fui Cambridge par ma faute, encore une fois. Plus d'un an sans avoir eu de ses nouvelles. Lorsqu'elle a quitté la ville, Maxwell m'en a voulu, évidemment… Après une énième dispute, elle a mis les voiles et depuis, plus de nouvelles. Je m'en veux, je m'en mords les doigts… Mais je n'ai aucun moyen de la joindre. Je ne peux même pas m'excuser et c'est sans doute ça, le plus terrible ! Notre relation n'a jamais été vraiment facile, en fait. J'ai toujours énormément tenu à Loucian et forcément, dès que quelqu'un l'insultait de pute ou quoi que ce soit d'autre, je ne sais pas… Ça m'énervait, j'étais hors de moi. J'ai toujours voulu la défendre, mais en sachant que parfois, elle couchait avec des gars et brisait des relations, comme par exemple Devon, c'était difficile. Contre mon gré, je l'enfonçais… Aujourd'hui, j'ai l'impression de l'avoir perdu, totalement. Sans savoir si je vais la revoir un jour. Je soupire et bois une gorgée de ma bière. Je jette un coup d’œil à l'heure. Nora n'est pas là, elle devait passer la soirée avec Dolce. Je me contente donc de l'attendre patiemment.
J'entends alors quelqu'un frapper à la porte. Je m'attends d'ailleurs à ce que ça soit Nora. Ce qui m'étonne, c'est que si c'est vraiment elle, alors pourquoi frappe-t-elle ? « Nora ? T'as encore perdu tes clés, hein ? » Je me lève et me dirige vers la porte. En l'ouvrant, je découvre celle que je pensais justement ne jamais revoir… Loucian. Mon coeur manque un battement. Elle a l'air tellement… changée. De la tête au pied, radicalement. A la fois fragile et perdue. Je suis paralysé, dans l'encadrement de la porte. Je la détaille de haut en bas. Un sourire se dessine alors sur son visage, un léger sourire. « Salut… » Même sa voix a changée ! Je ne bouge toujours pas d'un cil, je ne sais pas comment je dois réagir. J'ai même l'impression de rêver. Ce n'est pas possible… Loucian, de retour à Cambridge ? Et chez moi ? Alors que je suis pourtant la principale raison de son départ ? La jeune fille se précipite sur moi et se blottit contre mon torse. Elle fond alors en larmes, murmurant mon prénom de temps à autre. Non, tout ça, c'est bien réel. Loucian est bien rentrée. Je l'attire dans l'appartement, resserrant mes bras autour d'elle. Elle m'a manqué et mine de rien, je suis heureux de la revoir ici, à Cambridge. Aucun mot ne sort de ma bouche, je la serre juste contre moi, comme pour lui montrer qu'elle aura toujours sa place ici. Comme nous tous. Cambridge, c'est notre ville. Quoi qu'on en dise, peu importe ce que l'on vit. Ça le sera toujours.


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