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 Aileen ϟ I win at life. All the time...

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Bienvenue à Cambridge,Aileen P. Lorens Date d'inscription : 30/12/2012
Messages : 126
Aileen P. Lorens

MessageSujet: Aileen ϟ I win at life. All the time...   Aileen ϟ I win at life. All the time... EmptyDim 20 Jan - 22:35

Aileen Persephone Lorens
OPTIMISTICS SPLEENERS NIGHTHAWKS STUDENTS







Nom ⊱ En six lettres : Lorens. Prénom(s) ⊱ Aileen, Persephone. Au passage, pour mon deuxième prénom, je suis persuadée que mes parents ont fumé quelque chose de lourd… Allez savoir quoi ! Âge ⊱ C'est que ça change tous les ans… 25 ans. Date et lieu de naissance ⊱ C'était un beau jour d'été… Plus précisément le 30 août 1987, à New-York. (La ville la plus merveilleuse des États-Unis, au passage.) Études/métier ⊱ Avoir fait des études de design pour ensuite décider de devenir hôtesse de l'air… Oui, c'est tout moi, ça. Statut ⊱ En couple & amoureuse du plus merveilleux : Nolan. Milieu social ⊱ Disons que je gère la crise.

Oh you, sexy bastard ! ⊱ Les blagues de merde, ça me connait. ◮ Je suis une personne plutôt franche. ◮ Je peux être un ange, comme je peux être la pire des garces. ◮ Ma jalousie peut parfois me pousser à faire des trucs dingues. ◮ D'après que je suis aussi très créative, quand je veux. ◮ Si quelqu'un me fait un jour un mauvais coup, je saurais le lui rendre. ◮ Beaucoup me voit comme la personne la plus infidèle qui soit. ◮ Je suis très indépendante. ◮ Je déteste rester debout dans le noir. ◮ Dès que je vois une paire de chaussures, je me sens obligée de l'acheter. ◮ Je ne jure que par la vodka et le whisky. ◮ J'ai un tatouage sur la fesse droite. ◮ Je suis fière de dire que aujourd'hui, je suis hôtesse de l'air. ◮ J'adore courir dans les rues de Cambridge dès que j'ai un peu de temps. ◮ Je collectionne les canettes de soda. ◮ Pour ce qui est de la confiance en soi, je ne suis pas la meilleure. ◮ Quand je m'ennuie, je mange. Ou alors, je fais des bruits bizarres avec ma bouche. ◮ Je mets toujours trop de temps avant de m'endormir, alors pour passer le temps, je fais des câlins à mon oreiller. ◮ Les chips, c'est la vie. ◮ Lorsque je suis gênée, je me mords la lèvre inférieure. ◮ Je déteste être seule. Je déteste aussi les animaux à plumes. ◮ J'ai une humeur sexuelle qui varie énormément d'une heure à l'autre. ◮ New-York, c'est ma ville.

To build a home« À prendre la vie trop au sérieux, jamais on en sort en vie. »


❝ Do it right, with the smile or don't do it. ❞

« Hey, Aileen ! » Oh merde… Je tourne la tête vers mon meilleur ami, Nolan, et lui lance un regard noir. Il vient de me couper en pleine concentration ! Pile au moment où notre professeur commençait à nous parler du régime soviétique de Gorbatchev, avec la Perestroïka. « Quoi ? » « Tu viens, samedi soir ? T'as demandé à tes parents ? » Je soupire et baisse la tête sur mon cahier. Samedi soir… Pour fêter la fin des cours, une fille de notre classe a décidé d'organiser une petite fête. Rien de grandiose, juste une soirée avec un peu d'alcool, de la musique et quelques amis. Je suis bien-sûr invitée et je meurs d'envie de pouvoir y assister… Le problème, ce sont mes parents. Ah non… Je n'ai pas des parents si drôles que ça. Je crois qu'ils s'intéressent davantage à mes résultats scolaires, qu'à ma santé. Sans Nolan, j'imagine que je serais l'une de ses filles un peu trop studieuse et coincée. C'est en partie grâce à lui si j'ai appris à m'amuser. Il est génial, ce gars-là ! Alors au lieu de profiter un peu de la vie chez moi, je le fais à l'école. Bizarre, je sais. Mais c'est comme ça. Parce que mes parents ne me laissent pas autant de libertés que d'autres peuvent le faire… Ils sont plutôt du genre à m'interdire les sorties entre amis, les soirées et tout ce qui va avec, pour que je puisse me concentrer sur mes études. J'ai quand même tenté le tout pour le tout et je leur ai demandé si je pouvais assister à cette fête de fin d'année. La réponse a été directe et ne s'est pas faite attendre : non. Mon père a été formel. Cette fête voulait dire alcool, garçons donc débauche. Comme si une pauvre soirée pouvait changer toute ma vie. Incroyable ! Quoi qu'il en soit, ma mère a soutenu mon père et j'ai bien vite compris que ce combat était perdu d'avance. « Ouais et devine la réponse ? » Nolan soupire et marmonne. « Putain… » Je hausse les épaules et me pince les lèvres. « Désolée. J'ai essayé… » Et ça n'a pas fonctionné. Tant pis. Je sais que Nolan me fera le compte-rendu de cette soirée et quelque part, ça sera presque comme si j'y avais participé. Le cours se termine tranquillement, sans que Nolan ne cherche à me distraire. Pour une fois ! En sortant de la salle de cours, il m'attrape brusquement le bras, affichant un large sourire. Immédiatement, je fronce les sourcils. Ce sourire, chez Nolan, il signifie : j'ai une idée géniale derrière la tête ! Intérieurement, je me demande ce qu'il veut encore faire, comme connerie. « J'ai réfléchi et j'ai eu une idée ! » Oulà… Ça, j'avais deviné. Je l'interroge du regard et il ne se fait pas prier pour m'annoncer la suite. « Si tes parents ne veulent pas te donner l'autorisation de venir, samedi soir, alors vas-y sans ! Tu t'en fous ! T'as qu'à attendre qu'ils s'endorment et tu sors en douce. » Je lui ris au nez, trouvant son idée vraiment tordue. « T'es malade ! Je suis pas suicidaire ! » « Arrête, c'est une idée géniale ! Tes parents n'en sauront rien, si t'es assez discrète. Je te jure qu'ils ne remarqueront même pas ton absence… S'il te plait. Pour une fois, ça serait cool que tu viennes. » Quand il me fait ses yeux de chat Poté, je ne suis vraiment pas en mesure de résister. Pourtant, cette idée me paraît vraiment risquée… Je n'ai jamais cherché à contrer l'autorité de mes parents, j'ai toujours été sage, polie, bien élevée et je les ai toujours respecté, eux et leurs décisions. Pourtant là… Je dois admettre que j'ai vraiment envie de m'amuser, juste le temps d'une soirée. Je me mords la lèvre, regardant Nolan droit dans les yeux. D'un côté, c'est peut-être envisageable. Si j'attends bien qu'ils soient endormis et que je rentre avant qu'eux ne se lèvent, ils ne remarqueront rien. Le tout sera de paraître crédible le lendemain. Et ça, je pense que j'en suis capable. « Raaah ! D'ACCORD !! Mais je te préviens, s'ils le remarquent, j'te butte. » Nolan me lance son plus beau sourire, celui de vainqueur. « Mais non, ils verront rien. T'es la meilleure, Leen. » Impossible de ne pas lui sourire en retour. « Ouais… Bon, j'dois y aller. A demain ! » Je m'éloigne de lui et rejoins la sortie du bâtiment scolaire de New-York, devant lequel ma mère m'attend. Bordel ! Je vais assister à ma première fête. Si c'est pas la classe, ça ! Je suis déjà toute excitée avant l'heure, c'est le cas de le dire. Un peu stressée aussi, parce que mes parents sont comparables à des gardiens de prison… Mais qui ne tente rien, n'a rien. Voilà tout.

23h00. L'avantage avec mes parents, c'est que même le samedi soir, ils ne sont pas du genre à traîner. Ils se couchent toujours un peu trop tôt à mon goût. Blottie dans mes draps, mes yeux sont grands ouverts et je suis attentive au moindre bruit. Tout semble enfin silencieux. Je sors doucement de mon lit et en faisant bien attention de ne pas faire craquer le sol, je me dirige vers la porte de ma chambre que j'entrouvre de quelques centimètres. Je jette un coup d'œil rapide, avant de la refermer précautionneusement. Pas un bruit, les lumières sont éteintes. Juste avant de me glisser dans mon lit, j'avais enfilé une robe de soirée noire toute simple. Rapidement, j'entreprends de me démêler les cheveux et de les remettre correctement. Ces derniers ondulent légèrement au creux de mes épaules. Une fois fait, je m'attaque au maquillage. Une toute petite touche qui met les traits de mon visage en valeur. Je me regarde quelques secondes dans le miroir, satisfaite. J'attrape une petite veste dans mon armoire, accordée à ma tenue et je sors de ma chambre, sans faire de bruit. Mon coeur bat à tout rompre. A vrai dire, je m'attends à tomber nez-à-nez avec l'un de mes parents à n'importe quel moment. Je m'arrête un instant, essayant de calmer ma respiration qu'il s'emballe. Sur la pointe de pieds, je vais vers le placard à chaussures. J'enfile mes ballerines et parcours les derniers mètres qui me séparent de la porte principale de l'appartement. Une fois en dehors de celui-ci, je mets ma veste et souffle un grand coup. J'y suis parvenue… Maintenant que je suis dehors, ça va beaucoup mieux. Je prends mon téléphone portable dans la poche droite de ma veste. « C'est bon. Je suis sortie de chez moi. Ramène toi !» Je tape ces quelques mots à l'intention de Nolan et les lui envoie. Sans attendre une minute de plus, je dévale les escaliers de l'immeuble à toute allure et me retrouve à l'extérieur en deux secondes. Juliet, la fille chez qui la soirée se déroule, habite à une dizaine de kilomètres de chez moi. Heureusement, un des amis de Nolan possède sa propre voiture et d'un commun accord, ils avaient décidé de venir me chercher dès que je serais hors de l'appartement. Je patiente un peu, tout en priant pour que personne ne me voit. Enfin, personne qui ne connaisse mes parents, du moins. Finalement, je vois la voiture en question qui s'arrête devant moi. Je grimpe à l'arrière, un large sourire aux lèvres. « Prête ? » Me demande Nolan. Je hoche la tête. « Prête. » Mon meilleur ami me lance un grand sourire et je sens le véhicule démarrer.
Une fois arrivée à la soirée, je me sens plus heureuse que jamais. J'ai l'impression d'être libre et pour une fois, je me dis que ce soir, je peux bien faire ce que je veux. Mes parents ne sont pas là pour surveiller les moindres de mes faits et gestes. « Je reviens. » Nolan s'éclipse, disparaissant parmi les adolescents. Je reste immobile, plantée face à toute cette euphorie. J'ai ce sourire qui refuse de s'effacer. Sincèrement, ce moment est magique. Je vois Nolan revenir vers moi, me tendant un verre. Il boit une gorgée du sien et me fixe. « Vas-y, bois ! Ça va pas te tuer, promis. » Je ricane et porte le verre à ma bouche. Je trempe juste mes lèvres et rien que ça, ça me fait grimacer. Nolan éclate de rire. Évidemment… « Arrête ! C'est quoi ? » « De la vodka. » Je louche sur mon verre, sans pour autant vouloir le boire. « T'as pas un truc moins fort à me proposer, pour commencer ? » Le jeune homme me sourit, reprenant le verre de mes mains et me donnant le sien. « Si, de la bière ! » Une nouvelle fois, je porte prudemment le verre à ma bouche et avale une gorgée. « Là, déjà, ça passe mieux. » Je le vois ricaner en secouant la tête. « Tu m'étonnes ! » Il regarde derrière lui, reportant ensuite son attention sur moi. « Bon et sinon, tu vas quand même pas rester plantée là ? Viens, j'vais te présenter des potes. » Sa main se glisse dans la mienne et il m'entraîne parmi tous ces invités. Je me laisse porter, heureuse de pouvoir assister à cette fête, heureuse de pouvoir connaître de nouvelles personnes. Tout est parfait et je sens que cette soirée va être mémorable. Je ne crois pas si bien dire…
« Leen ? T'as bu combien de verres, au juste ? » Waaah ! Nolan, il est flou. Mais genre… Vraiment flou. Je plisse les yeux, essayant de voir si ma vue s'améliore. Non, c'est pire, je crois. « Euuuh… J'sais pas. » Je lève les mains et regarde mes doigts. Bordel… Comment on fait pour compter ? « 2 ? Ou peut-être 5 ? Non attends ! C'est quoi, le double de 2 ? » J'éclate de rire toute seule, sans vraiment savoir pourquoi. On aurait dû me dire avant que boire était aussi drôle ! J'entends le rire de Nolan se mêler au mien. « T'es pas croyable… ! » Puis mes jambes se dérobent soudainement et heureusement, le bras de mon meilleur ami se glisse autour de ma taille. « C'est pour ça que tu m'adores ! » J'ai perdu toute notion du temps, je ne sais plus ce que j'ai bu. Enfin, si. Il y avait de la vodka, j'en suis sûre. Je ne réponds plus de rien. Si on me demandait comment je m'appelle là, maintenant… Je crois que je serais incapable de répondre. Ou alors, si. Mais après un long moment de réflexion. Ça ne m'empêche pas de continuer, bien au contraire. J'attrape un nouveau verre que je bois d'un trait. Je vacille alors doucement, rigolant malgré tout. « Tu devrais peut-être arrêter, Leen. » Quoi ? Qu'est-ce qu'il dit ? Une musique entraînante raisonne dans mes oreilles. Je me précipite vers le petit groupe d'adolescents qui dansent, commençant moi aussi à danser. « VIENS NOLAN ! » J'ai beau l'appeler, il ne bouge pas d'un cil et se contente de me regarder en rigolant. Je fais la moue, mais bien vite, deux garçons me rejoignent et m'accompagnent dans mes pas. Je leur souris et me laisse totalement faire. Ils se collent à moi, tout en caressant mes hanches. Je ne sais pas si en temps normal j'aurais accepté ça, mais à vrai dire, pour le moment, ça ne me dérange pas le moins du monde. Tout ce que je veux, c'est en profiter encore un peu. C'est comme si j'étais dans une petite bulle. Que rien ne peut m'atteindre. Pourtant, je me suis faite des idées… « Putain, Aileen ! » Machinalement, je tourne la tête en direction de Nolan. Je n'ai pas le temps de lui demander ce qu'il a, que je comprends. J'ai beau être imbibé d'alcool, le fait de voir mon père se ruer vers moi me fait redescendre un peu sur Terre. Je m'arrête de danser, repoussant les deux garçons. « AILEEN PERSEPHONE LORENS ! VIENS ICI IMMEDIATEMENT ! » Oh bordel… J'écarquille les yeux et bien que ma tête me hurle de partir en courant, mon corps s'avance vers mon paternel. Sa main agrippe mon poignet et il me tire avec une telle violence que je manque de tomber. D'ailleurs, j'ignore comment je fais pour tenir debout. J'ai aussi beaucoup de mal à tout saisir. Mon père n'est pas censé savoir que je suis sortie. Ni ma mère. Comment se sont-ils rendus compte de mon absence ? Il faut croire que je les ai sous-estimés. A force d'être secouée, je sens l'alcool remonté. Je porte une main à ma bouche, avant que tout ce que j'ai pu ingurgiter ne ressorte. Mon père m’emmène vers la voiture, où ma mère attend d'ailleurs sur le siège passager, le regard rivé sur le pare-brise. Je suis propulsée à l’arrière de la voiture et une fois à l'intérieur, je tente de me redresser, m'installant correctement dans le fond de mon siège. Avec difficultés, je boucle ma ceinture de sécurité, encore à peine consciente de ce qui se passe réellement. Je me sens juste planée à des kilomètres au dessus de la surface de la Terre. Comme si j'étais en plein rêve et que rien de tout cela n'était réel. Sans un mot, mon père met le contact et lance la voiture sur la chaussée. Une nouvelle fois, je me sens secouée, brassée. Je me sens vraiment mal… « Je… J'vais vomir. » Je penche la tête en arrière, inspirant une grande bouffée d'air. Je crois que je pourrais tout aussi bien mourir sur la banquette, qu'ils s'en ficheraient complètement. Je vois les yeux de mon père dans le rétroviseur. Son regard est clairement empli de dégoût. Je me laisse bercée par la route et nous finissons par arriver. Mon père descend de la voiture, sans se soucier de savoir si moi ou même ma mère le suit. Il disparaît dans l'entrée de l'immeuble. Ma mère quitte à son tour son siège pour venir ouvrir la portière et m'aide à descendre du véhicule. Je m'accroche à elle de toute mes forces. Ma tête tourne, c'est horrible. Avec l'aide de ma mère, j'avance vers l'entrée de l'immeuble. Sauf que juste devant la porte, je laisse sortir tout ce que j'ai pu boire ce soir. Bière, vodka et tout le reste. Mon estomac se contracte, ça me brûle la gorge. Ma mère me lâche soudainement et me gifle. Je m'effondre sur le sol, telle une loque. Je ne cherche plus à faire bonne figure. « Tu me fais honte, Aileen. » Je relève mon regard vers elle et là, je peux voir toute sa colère, son dégoût, son mépris… Tout ça en un seul regard. Et c'est ce genre de regard qui vous fait froid dans le dos. Elle a honte de moi… Honte de moi. Ces mots tournent en boucle dans ma tête. Honte… Si je n'étais pas aussi mal, j'aurais presque pu fondre en larmes. Parce qu'il n'y a rien de pire que d'entendre ce genre de choses… Ma mère ne m'aide pas à me relever. Oh non, elle s'en va, tout simplement. Elle me laisse sur le sol, décuver tranquillement. Je reste là un instant, avant de me remettre debout. Je sens encore ma tête tourner et mes jambes tremblent. Mais je parviens quand même à regagner l'appartement. Je retire mes chaussures que je laisse traîner et tout en frôlant les murs, je retourne dans ma chambre, refermant la porte derrière moi. Je n'ai même pas le courage de me déshabiller ou quoi que ce soit. Je me laisse tomber sur mon lit, fermant les paupières. Le sommeil s'empare immédiatement de moi, sans se faire attendre. Oh bordel oui… Je suis fatiguée.

« Hey, Aileen ! » Je me dépêche de rassembler mes affaires et fourre ces dernières dans mon sac, le refermant avec rapidité. Me levant de ma chaise, je rejoins la sortie de la salle de classe. C'est tout juste si je ne cours pas, à vrai dire. « Putain, AILEEN ! » Je sursaute, en sentant la main de Nolan me prendre le bras. Il me force à me retourner et à lui faire face. Je tire sur mon bras afin de me libérer de son emprise et je soupire. « Quoi ? » « Je… Tu… » Je replace correctement la bandoulière de mon sac sur mon épaule et lui tourne le dos. Je n'ai pas envie de lui parler. Pas depuis cette fête. Alors que je suis proche de la sortie de l'établissement, mon meilleur ami arrive à mon niveau. « Aileen, putain… J'suis désolé. » Je m'arrête et me tourne vers lui, plantant mes yeux dans les siens. « J'voulais pas que ça se termine comme ça… Tes parents… Ils étaient pas censés savoir que t'étais sortie. J'aurais pas dû te forcer… » Une nouvelle fois, les larmes menacent de tomber. Je m'essuie les yeux d'un revers de main, le détournant par la même occasion. « Non, t'as raison. T'aurais pas dû. Mais ce qui est fait, est fait. Tout ça, c'est de ta faute. Et je préfère autant que tu arrêtes de me parler et de m'entraîner dans tes plans foireux. » Je parviens à reporter toute mon attention sur Nolan. « J'suis en retard. J'dois partir. » Je lui adresse un signe de tête, sans aucun sourire et une nouvelle fois, je tourne les talons. Une fois à l'extérieur de l'établissement, je souffle un grand coup, respirant l'air frais. Depuis combien de temps, je ne lui ai pas parlé ? Trois mois. Ou peut-être plus. Autrement dit, la dernière fois remonte à cette fameuse soirée, cette fête où j'ai déçu mes parents, perdant dans le même temps toute la confiance qu'ils avaient en moi. Je secoue la tête, chassant toutes ces pensées de ma tête. Ma mère doit déjà m'attendre… Je me précipite devant l'établissement scolaire et effectivement, elle est là. Je monte à l'intérieur du véhicule et comme d'habitude, ma mère est impassible, stoïque. « T'es en retard, Aileen. » Je jette un coup d'oeil à ma montre et je remarque que cela doit bien faire cinq ou dix minutes qu'elle m'attend. En soit, ce n'est pas trop grave. Il y a pire, comme la guerre, la famine et tout le reste. Sauf que pour mon cas, un retard de dix minutes est bien plus grave qu'une guerre. « Et inutile de regarder ta montre. Je sais ce que je dis. » « C'est seulement dix minutes, maman. » Je tente de défendre mon cas d'une toute petite voix. « Seulement ? Nous avons été clairs, ton père et moi. Lorsqu'on te donne une heure, tu la respectes !! Après ce qui s'est passé, nous avons déjà été bien assez gentils de ne pas t'avoir mise à la porte. Estime donc toi heureuse, et tiens toi à nos obligations. » Je ne cherche pas à protester ou répliquer. A quoi bon ? Même si je meurs d'envie de lui dire qu'au final, ils auraient mieux fait de me virer de chez eux. Je crois que j'aurais été beaucoup plus heureuse… Depuis cette fois, où ils m'ont découvert dans un état second, mes parents ont redoublé de vigilance. Bien avant cela, ils étaient déjà un peu trop stricts à mon goût. D'où ma petite « fugue » pour cette fête de fin d'année. J'ai essayé de leur faire comprendre que j'avais 15 ans, que j'avais besoin de sortir, de penser à autre chose qu'à mes cours… Est-ce qu'ils m'ont pour autant écouté ? Évidemment que non. Au contraire, ils sont devenus beaucoup plus autoritaires. Leur punition a été beaucoup plus sévère que tout ce que j'avais pu imaginé. Habituellement, l'été, nous partions en vacances durant une ou deux semaines. Cette année, je n'y ai pas eu le droit. J'ai dû passer ces deux semaines chez ma grand-mère, aussi stricte que mes parents, voire un peu plus. Et puis ils ont commencé à m'imposer des règles : pas de télévision à partir d'une certaine heure, interdiction de sortir sauf si l'un d'eux m'accompagne, par exemple… Ils m'ont également mise en garde quant à la rentrée scolaire. En gros, si je résume : pas de distractions possibles, pas de sorties, interdiction de voir des amis. Séquestrée. Voilà, je suis séquestrée. C'est le mot. Sans aucune exagération ou quoi que ce soit. A longueur de temps, je ne vois que des lieux clos. L'intérieur de ma salle de cours la journée et celui ce ma chambre le soir. Le week-end, je ne peux rien faire, à part réviser mes cours de la semaine pour la semaine suivante. Forcément, avec tout cela, mes résultats scolaires ne peuvent être qu'excellents. Mais je ne suis pas sûre que mes parents soient fiers de moi pour autant. Depuis trois mois, maintenant, il n'y a quasiment plus aucun dialogue. Sauf quand il s'agit de me dire de faire telle ou telle chose, ou bien vérifier que je suis à jour sur le plan scolaire. Voilà tout ce que cette foutue soirée m'a coûté. En plus de mon amitié avec Nolan… Envolée. Il n'y a plus de Nolan. Plus de meilleur ami. Plus de rire, de blagues, de conneries. Plus rien. Pour la simple et bonne raison que je lui en veux. Finalement, ma vie d'avant était beaucoup mieux. C'est de sa faute, si je suis allée à cette soirée. C'est lui qui a voulu que je n'en fasse qu'à ma tête, que je décide de sortir de chez moi sans les prévenir et surtout, sans leur accord. Tout ça pour quoi ? Rien. Je n'ai rien gagné… Alors oui, je lui en veux. Sans lui, je n'aurais pas à vivre tout ça et peut-être que mes parents auraient fini par relâcher la pression, mais aussi leur autorité…



J'arrive dans mon petit appartement miteux de New-York et mon premier réflexe est de verrouiller la porte. Je me laisse tomber contre celle-ci, ramenant mes jambes contre ma poitrine. Je resserre les bras autour de moi et enfouis ma tête dedans, laissant une nouvelle fois les larmes couler. J'ai mal… J'ai horriblement mal. Qu'est-ce que j'ai fait d'aussi terrible pour en arriver là, hein ? Comment j'ai fait, pour devenir celle que je suis aujourd'hui ? Je dois avoir un sacré mauvais karma. Aileen, la petite fille parfaite, aimante, intelligente, souriante… Je n'ai plus l'impression d'être cette fille-là. Depuis des mois. Non, maintenant je suis… Aileen, la pute. Celle qui fait tout à n'importe qui, du moment que l'argent vient en échange. Celle qui écarte les cuisses devant le premier venu, juste pour avoir un toit au dessus de sa tête. Je suis devenue cette fille, oui. Si mes parents me voyaient, ils seraient fiers de moi ! J'essaye de ne plus penser à eux, de les oublier définitivement. De toute façon, ce ne sont plus mes parents. Ils ne sont plus rien, à mes yeux. Juste deux personnes avec qui j'ai partagé ma vie durant seize longues années. J'ai voulu ma liberté, je l'ai eu. Mais d'après que la liberté, ça a un prix. Je comprends, maintenant. Lorsque j'ai demandé mon émancipation, j'étais loin de penser que c'était ce genre de vie qui m'attendait. Je jongle entre les cours et mon « travail ». Autant dire que ce sont deux choses incompatibles. Je suis à bout de force, je suis fatiguée et j'aimerais juste que tout s'arrête. Si je pouvais disparaître de la surface de la Terre, je ne m'en plaindrais pas. J'imagine qu'au point où j'en suis, tout serait tellement mieux. J'essuie les quelques larmes qui ont coulées le long de mes joues et je me relève doucement. Je file dans la salle de bain et retire mes vêtements. Je me retrouve face au miroir et là, je vois. Je vois celle que je suis devenue. Le pire, dans tout cela, c'est que la douleur n'est pas seulement psychologique. C'est aussi physique. Ma poitrine est recouverte d'hématomes. Je crois que le client de ce soir a cru que mes seins étaient de la patte à modeler. Il y a aussi d'autres petites traces qui indiquent où, précisément, cet homme a posé ses lèvres. En face de mon propre reflet, je n'éprouve que du dégoût. A la fois pour moi, mais aussi pour tous ceux qui acceptent de coucher avec une pauvre fille de 17 ans, juste parce que leur femme n'est pas assez ouverte pour eux. Tous ces hommes, ce ne sont que des enfoirés, des salauds et des pervers. Ce qui me déchire le cœur, c'est de savoir que ma virginité, je l'ai perdu avec l'un d'entre eux. Une première fois, c'est censé être magique. Ça doit être un moment inoubliable, parfait. Je n'ai rien connu de tout ça. Malheureusement, je n'ai pas eu le choix. C'était la seule option qui me restait et j'ai fini par accepter, sans en avoir la moindre envie. Je refoule de nouvelles larmes qui menacent de tomber et me glisse sous le jet d'eau. Je frotte mon corps avec énergie, voulant absolument me débarrasser de l'odeur de l'homme de ce soir. Je sens son odeur sur moi et en même temps, je revois cette soirée qui défile à l'intérieur de mon cerveau. Tout ce dont j'ai envie : hurler. Extérioriser toute ma peine, ma haine et mon dégoût. Pourtant, je n'en fais rien et je continue de me laver de cette soirée.

« Aileen ? » Oh non, pitié… Pas ça, pas lui. Pas maintenant. Pas après tout ça… J'attrape le chocolat chaud que le serveur me tend et me retourne, le cœur serré. Mes yeux croisent les siens et cette fois, c'est aussi ma gorge qui se serre. J'avale difficilement ma salive, rassemblant tout mon courage pour soutenir son regard. Après plus d'un an, il faut que je le revois dans un café de New-York. Nous restons là, comme deux idiots à se dévisager. Aucun son ne sort de ma bouche et à vrai dire, je n'arrive même pas à savoir ce que je ressens face à lui. Tout ce que je sais, c'est que jamais je n'aurais aimé le revoir. Nolan finit par rompre ce silence assez étrange. « Ça fait longtemps… Tu… Tu vas bien ? » Je baisse la tête et hausse les épaules. Je crois que dans le fond, je lui en veux toujours. J'ai besoin de rendre quelqu'un responsable de mon malheur. C'est idiot, mais c'est comme ça. Je suis intimement persuadée que si je ne l'avais pas connu, il ne m'aurait jamais poussé à faire toutes ces conneries, dont celle qui m'a énormément coûté et je n'aurais pas à vendre mon corps comme je le fais. Et en parlant de ça… « Au fait, j'voulais savoir… Enfin, c'est surtout parce que tout le monde en parle mais… C'est vrai que t'es… 'Fin, tu vois. » Le plus incroyable, dans l'histoire, c'est que tout le monde est au courant de ma vie. Tout le monde sait qui je suis, désormais. J'ignore comment et tout ça me paraît tellement surréaliste… En tout cas, toutes ces personnes-là doivent bien se marrer. Si avant ils me connaissaient comme étant une petite fille sage et sérieuse, ce n'est plus le cas. Et puis, je suis un peu surprise de la façon dont Nolan me demande ça. Je sais qu'il n'a jamais eu beaucoup de tact, mais je ne sais pas… Venant de lui, ça me fait me sentir encore plus pitoyable. Et j'ai aussi l'impression d'être la pire des traînées… C'est certainement plus ou moins le cas. Je relève mon regard et le plante dans celui du jeune homme. « De quoi ? Une pute ? » Je lâche cette interrogation sur le ton de la provocation. Ça veut aussi tout dire… Mon regard et ma façon d'agir lui donne une réponse. Il ne s'y attendait certainement pas, d'ailleurs. Je le vois, parce que celui qui était mon meilleur ami, a un mouvement de recul. Il se met à me fixer, un peu ébahi. Je croyais que j'avais déjà tout vécu et que rien ne pouvait m'arriver de pire… Je me rends compte, durant cette fraction de seconde, que c'est faux. Une nouvelle fois, je ressens une douleur cuisante dans la poitrine. Quelque chose vient de se briser. Ça vient aussi de me tuer encore un peu plus. Je ne sais pas à quoi je m'attendais… Mais pas à ça. Nolan me regarde avec cette pointe de dégoût dans les yeux. Je le fixe, à la fois triste et en colère. Ou non, ce n'est pas de la tristesse. C'est quelque chose de bien pire… Pire que tout ce que j'ai pu ressentir jusqu'à présent. Je reste plantée face à lui, tandis qu'il s'éloigne de moi, jusqu'à complètement disparaître. Il est parti. Pendant ce temps-là, je n'ai toujours pas bougé d'un cil. Les larmes ont même commencé à couler le long de mes joues, sans que je ne m'en sois vraiment rendue compte.


❝ T’as baisé ma femme, j’ai baisé ma femme,
allez on est quitte. ❞

Je crois que le meilleur moment après un entraînement avec les cheers, c'est définitivement la douche. Je ne sais pas exactement depuis combien de temps je suis sous l'eau mais à vrai dire, je m'en fous. Je prends bien le temps de profiter de ce moment, sans même penser une seule seconde que je vais être en retard chez Maxwell. De toute façon, quand c'est lui, il sait bien me faire attendre. Un quart d'heure plus tard, je finis quand même par sortir, m'enroulant dans une serviette et quittant la salle de bain. Je prends une tenue au hasard dans mon armoire, tout en sachant pertinemment que je ne vais pas rester habillée bien longtemps. Au final, les vêtements que je vais mettre auront peu d'importance. Une fois prête, j'attrape ma veste et mon téléphone portable et je quitte mon logement universitaire.
Havard. L'université la plus connue de Cambridge, ville du Massachusetts située aux États-Unis. L'université que j'ai aussi intégrée peu de temps après avoir quitté New-York. Je ne roulais peut-être pas sur l'or, mais en tout cas, j'avais d'excellentes notes scolaires. Grâce à ma bourse universitaire, j'ai pu me permettre de rejoindre les bancs de cette université pour y faire des études dans le design et la mode. J'ai également pu me joindre aux Alphas, l'une des différentes confréries de Harvard regroupant les cheerleaders. Bref, l'enfer est bel et bien terminé. La prostitution, les soucis d'argent et tout ce qui va avec, c'est fini. C'est comme si j'avais fait une croix sur cette ancienne vie pour repartir sur de bonnes bases. Des bases solides. Enfin, il reste encore quelques failles. Se mêler aux étudiants veut aussi dire se frotter à cette saleté de gossip : Strawberry. Personne ne sait qui se cache derrière cette tête de fraise, personne ne sait non plus pourquoi elle prend un malin plaisir à balancer les pires horreurs sur les étudiants… Quoi qu'il en soit, elle n'a pas hésité à se lâcher à mon sujet. A peine trois mois après mon arrivée dans l'université, tout le monde était au courant de ce que j'avais traversé. Absolument tout. En un temps record, j'étais déjà fichée : fille facile, pute et tout ce qui s'ensuit. Tous les mecs de l'université s'amusent bien, d'ailleurs. Il n'est pas rare que l'un d'eux vienne me parler juste pour me demander mes tarifs ou ce genre de conneries. C'est même devenu mon quotidien… Et puis dans le lot, il y a quand même un gars qui a pris ma défense : Maxwell Wellinghton, un sportif. Je ne sais pas pourquoi, mais il est le seul à m'avoir vu telle que je suis, sans faire attention à cette étiquette de fille facile. A force de passer du temps avec lui, on a fini par se mettre en couple. Cela dit, personne n'a absolument rien à nous envier… On ne forme certainement pas le couple le plus heureux du monde ! D'ailleurs, lorsque j'arrive chez lui ce soir, je sens d'avance la dispute venir. Effectivement, alors que j'arrive à la porte de son appartement, celle-ci s'ouvre au même moment et une jeune fille blonde sort. C'est tout juste si elle ne me fonce pas droit dessus. « Oh, désolée. Je ne t'avais pas vu… » Je lui lance un regard noir et comme réponse, j'envoie mon poing cogner contre sa joue. La jeune fille grogne de douleur et s'empresse de quitter mon champ de vision. Tant mieux… En attendant, j'en connais un qui va souffrir tout autant. En parlant du loup, Maxwell finit par apparaître dans l'encadrement de la porte. Il n'imagine même pas à quel point il tombe bien… Je le pousse à l'intérieur de son logement sans ménagement et referme la porte avec violence. « Elle était bonne, j'espère ? » Je croise mes bras sur ma poitrine. « Quoi ? N'importe quoi ! » Il met ses mains dans les poches de son jean et me regarde comme si je venais de dire la pire connerie qui soit. « Me prend pas pour une conne… Elle sortait pas de chez le voisin et te connaissant, elle était pas là pour t'aider à faire un devoir, encore moins pour jouer aux dominos. » Le vérité, c'est que je suis exactement comme lui. Je le connais par cœur, il ne me fera jamais croire que cette fille, il l'a juste regarder dans le blanc des yeux. « De toute façon, on s'en fout de cette fille ! Elle craint ! Tu sais qu'en plus, elle a des p'tits seins ? Rien de comparable avec toi, je t'assure. » Je lève les yeux au ciel et je me demande comment je fais pour rester aussi calme. « Non mais tu t'fous de ma gueule, c'est ça ? T'as même pas la décence de défendre ton cas ! ABRUTI ! » Il lâche un soupire d'exaspération et se rapproche de moi. « Putain, faut savoir c'que tu veux, toi ! Quand j'veux me défendre, tu m'agresses et quand je suis honnête, tu m'agresses aussi ! » 1-0 pour Maxwell. Je fonce sur lui et je lui frappe le torse, les poings fermés. « T'ES QU'UN ENCULÉ, WELLINGHTON ! QUAND EST-CE QUE T'ARRÊTERAS DE COUCHER AVEC LA PREMIÈRE POUFFE VENUE, HEIN ? » Maxwell attrape mes poignets, qu'il tient fermement. « LE JOUR OU TOI AUSSI, TU ARRÊTERAS DE TE TAPER TOUS MES POTES ! » C'est dans ces moments-là que je me rends compte à quel point on peut être cons… Et c'est aussi dans ces moments-là que je me demande ce que nous foutons encore ensemble. « En tout cas, tu dois savoir un truc, Leen. Je m'en fous des autres… T'es la plus géniale et aussi la plus talentueuse de toutes. » Je le déteste, je le déteste, je le déteste. Parce qu'il finit toujours par me faire oublier toutes ses conneries. Il lui suffit juste de me regarder comme il le fait et de me… Oh… Je le sens me plaquer contre un mur et ses lèvres viennent se poser sur les miennes. Okay… Aileen Lorens, game over. Doucement, sa langue vient jouer avec la mienne et ses doigts se glissent sous mon haut. Voilà, je suppose que nous sommes arrivés au moment des réconciliations. Jusqu'à la prochaine dispute…

« Il faut que je te parle. Viens chez moi dès que tu peux. » Les yeux rivés sur mon téléphone portable, je lis et relis ces mots, comprenant rapidement que ce message n'annonce rien de bon. Déjà, venant de Maxwell, c'est trop sérieux. Et quand Maxwell est sérieux, c'est que quelque chose ne va pas. Ensuite, ce genre de phrase, ça veut tout dire. Donc non, je n'ai strictement aucune envie d'aller le voir. Pourtant, mes jambes me portent quand même chez lui. Une fois face à sa porte, je frappe doucement et sans attendre de réponse, j'entre. Je m'avance et je ne tarde pas à le voir, assis sur le canapé, une bière à la main. Et comme d'habitude, il regarde un de ces documentaires à la noix. Sur les truites, en plus. Un mince sourire étire mes lèvres. C'est tout lui… Non, mon petit-ami ne regarde pas des films pornographiques avec Clara Morgan qui fait « Ouh ouh ouh ». Il préfère les documentaires sur les animaux. Chacun son truc ! « Hey… » Oh tiens, Maxwell attrape la télécommande et change subitement de chaîne. « Salut. » Je secoue la tête, amusée par la situation. Je vais m'installer à côté de lui, sur le canapé. Lui, il est occupé à zapper, à la recherche d'un autre programme. « Alors, tu voulais me dire quoi ? » Autant aller droit au but. Il boit une gorgée de sa bière et sans même me regarder, il me lâche sa réponse. « En fait, j'y réfléchis depuis un moment et… Toi et moi, il faut que ça s'arrête. » Mon regard se braque sur lui. Pour le coup, je ne m'attendais pas à ça… Je ne sais même pas quoi dire. Il continue de zapper, encore et encore… Je lui arrache donc la télécommande des mains et la balance un peu plus loin. « PUTAIN LEEN ! Ma télécommande ! Ca coûte cher ! » Je lâche un léger rire, un poil sarcastique. Il m'annonce qu'il me largue et tout ce qu'il trouve à dire, c'est qu'une télécommande ça coûter cher ? J'aurais tout vu… « Pourquoi ? » Enfin, son regard croise le mien. Il hausse les épaules et je sens déjà la connerie arriver. « Et pourquoi pas ? » Cette fois, ma main va gifler sa joue. Je suis certainement la première à trouver que son humour fait partie de son charme… Mais là, c'est trop. Il porte sa main à sa joue, comme pour apaiser la douleur. Quant à moi, je ne compte pas bouger tant qu'il ne m'aura pas donner plus d'explications. « Sérieusement ? Tu me demandes pourquoi ? Tu sais très bien, pourquoi. On fait de la merde, tout les deux. Ça peut pas continuer… Si au moins on était fidèles. Mais c'est pas le cas… Et j'en peux plus. On tourne en rond et je veux pas continuer comme ça. » Maintenant, il faut que je prenne le temps d'admettre qu'il a raison. Je le trompe, on s'engueule, on couche ensemble. Il me trompe, on s'engueule et on finit aussi par coucher ensemble. C'est toujours le même schéma et au final, notre relation ne se résume plus qu'au sexe. Pourtant, je sais que de mon côté, ça va au delà de ça. Maxwell, c'est mon premier petit-ami après tout ce que j'ai vécu. C'est le premier en qui j'ai eu confiance, qui me connait aussi vraiment. Et là, il me dit que je vais devoir renoncer à lui… Je n'arrive pas à l'envisager. « Tu peux pas… » Ma voix se brise, sans que je ne le veuille. Il me lance un regard interrogateur et je réfléchis à toute vitesse. Je ne veux pas qu'il me quitte… Nous deux, notre relation, ce n'est peut-être pas parfait. Mais j'y tiens trop pour que ça se termine de cette façon. « Je suis enceinte. » Je viens de lâcher une bombe. Une bombe à laquelle je ne m'attendais pas. C'est sorti de ma bouche spontanément. Je ne sais pas pourquoi, mais c'est sorti. Maxwell se lève d'un bond et me regarde, les yeux grand ouverts. « QUOI ? » Il passe une main sur son visage, paniqué. « T'es enceinte ? De moi ? PUTAIN ! » Je hoche la tête, pour confirmer ce que je viens de dire. Bordel… Je suis certainement la pire des garces. Comment j'ai pu lui dire une telle connerie ? Il se rassoit et me regarde droit dans les yeux. Sa main se glisse dans la mienne. « T'inquiètes pas, Leen. On va trouver un moyen, on va… On va se sortir de cette merde. » Ce gars, il sera toujours plein de surprises à mes yeux. Je pensais qu'il allait prendre la fuite où qu'il allait faire une crise cardiaque. Ce genre de choses… Mais à la place, il reste avec moi, m'assurant que tout finira par rentrer dans l'ordre. Lui, il doit être en train de paniquer parce qu'il pense qu'il va être père… Moi, je panique à l'idée de savoir qu'un jour, il découvrira bien que tout ça, c'est le plus gros mensonge que je n'ai jamais dit.

Je tourne en rond dans mon appartement, mon téléphone portable dans les mains. Il faut que j'appelle Maxwell, que je lui dise la vérité… Je n'aurais jamais dû lui annoncer cette fausse-grossesse. Jamais. Évidemment, ça a ses avantages, parce que grâce à ça, je sais qu'il ne va pas m'abandonner pour le moment et il se soucie même de savoir comment je me porte. En une semaine, j'ai l'impression de le redécouvrir. Je ne cache pas que c'est ce que je voulais… Le garder, améliorer notre relation. Le problème, c'est que je ne peux pas éternellement lui mentir… Pour la simple et bonne raison qu'une grossesse, ça finit par se voir. Et au bout de cinq pseudo-mois de grossesse, je risque d'être toujours aussi plate. Forcément, il va finir par s'en rendre compte par lui-même… C'est obligé, inévitable. Alors, non sans difficultés, je finis par lui envoyer un message et le prévenir que cette fois, c'est à moi de lui annoncer quelque chose. Une fois fait, je n'ai plus qu'à attendre… D'ailleurs, je suis incapable de rester calme. Je suis une vraie boule de nerfs… Je n'attends qu'une chose : en finir. Encore une fois, je me répète inlassablement que je suis la pire des idiotes et que l'annonce de cette grossesse, c'est la pire des idées que j'ai pu avoir. En vérité, je rêverais de pouvoir me frapper le crâne avec une lampe, un peu comme Dobby. Mais je n'ai pas le temps pour ça… En un temps record, Maxwell finit par arriver. A l'expression de son visage, je comprends qu'il ne s'attendait pas à mon message et là, il doit certainement se demander ce que je lui veux. « C'est quoi l'urgence ? Y a un truc qui va pas ? » Je lui adresse un mince sourire, avant de regarder le sol. « Non, t'en fais pas. Tout va bien… » « Alors, qu'est-ce qui se passe ? Tu voulais juste me voir et admirer ma personne ? » Je l'entends rire nerveusement. Je relève alors la tête et en quelques secondes, je lui lâche la vérité. Celle qui va probablement le soulager. Ou pas. « J'suis pas enceinte, Maxwell. C'était des conneries… Je suis pas enceinte et je l'ai jamais été. » S'ensuit le moment de silence le plus long de toute ma vie, durant lequel Maxwell ouvre la bouche à plusieurs reprises, sans pour autant prononcer un seul mot. Il se passe une main sur le visage, tourne en rond et il finit par lâcher un rire sarcastique. Il me regarde alors, arquant un sourcil. « T'es pas enceinte. » Ce n'est pas une question, mais bel et bien une affirmation. Bordel… J'aimerais juste pouvoir disparaître. Le ton de sa voix n'annonce rien de bon et je m'attends à ce qu'il me crie dessus dans les prochaines secondes. « Tu m'as fait croire que t'étais enceinte pourquoi ? Pour que je reste avec toi ? Putain… » Visiblement, je n'ai pas besoin de lui faire un dessin. Comme quoi, il comprend vite, quand il veut. Je reste silencieuse, le regardant faire. De toute façon, j'ai le sentiment que si j'ouvre la bouche, je prends le risque d'aggraver mon cas. « Tu sais quoi, Aileen ? T'es la pire des connes. J'pensais pas que tu serais capable de me faire un truc comme ça… Tu voulais pas m'perdre ? Bah je te félicite, t'as quand même réussi. » Tous ces mots, ça me brise littéralement le cœur. Ils m'atteignent directement. Je n'ai même pas la force suffisante pour parler. Maxwell se recule légèrement, se rapprochant de la porte. « Cette fois, c'est fini. T'as plus aucune excuse. » Puis il part, tout simplement. Pendant tout ce temps, il n'a pas haussé la voix une seule fois. En revanche, sa façon de me dire tout ça, c'est pire que tout. Je crois que j'aurais préféré qu'il me hurle dessus, en fait… Mais il ne l'a pas fait. Au moment même où il franchit le seuil de ma porte, je sais d'avance que je ne vais pas avoir de ses nouvelles avant un bon et long moment… Je ne voulais pas que nous deux, ça se termine d'une façon stupide. Pourtant, j'ai inconsciemment provoqué tout cela. Je me sens mal. Vraiment mal. J'aurais aimé pouvoir le retenir, faire quelque chose… Le soucis, c'est que maintenant, il doit m'aimer à peu près autant qu'il aime prendre l'avion. J'imagine que c'est bien fait pour ma gueule…



Anaïs / IMgoofygoober
Les gars, c'est l'heure de m'acclamer, moi, Anaïs le... maïs ! Bientôt 18 ans (oubliez pas, c'est le même jour que le mariage des Ackles : le 15 mai !) & toutes mes dents. J'ai effectivement deux licornes, une qui s'appelle Austin & l'autre qui s'appelle JM. J'ai aussi un poney blanc & rose, qui porte le nom de Maxwell. Et je n'oublie pas non plus Tigrou, le tigre orange. J'ai pas envie de vous raconter de poème, par contre, j'ai encore la chanson de Schnappi le kleine Krokodil dans la tête... Arf, ça chie dans la colle ! Osef, la tête d'Aileen, en vrai, c'est Danneel Ackles. & même que JOLEM. ♥ Voilà tout.



Dernière édition par Aileen P. Lorens le Sam 2 Fév - 11:49, édité 29 fois
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Bienvenue à Cambridge,Aileen P. Lorens Date d'inscription : 30/12/2012
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Aileen P. Lorens

MessageSujet: Re: Aileen ϟ I win at life. All the time...   Aileen ϟ I win at life. All the time... EmptyVen 1 Fév - 19:42

To build a home« Non mais moi j’disais ça parce que ça se dit pas les animals ! »


❝ Cocu : il vaut mieux être plusieurs sur une bonne affaire que seul sur une mauvaise. ❞

FIN D'ANNÉE 2010 - DÉBUT D'ANNÉE 2011.
« Dolce L. Milligan est passée de célibataire à en couple avec Maxwell Wellinghton » Facebook, la voix de la sagesse. Je reste durant de longues minutes à fixer cette petite annonce… Je ne saurais dire depuis combien de temps exactement je suis séparée de Maxwell, mais en tout cas, cette petite phrase à le don de me plomber le moral. J'ai juste envie de fondre en larmes, pour dire la vérité. Cette Dolce… J'ai appris, peu de temps après notre rupture, que Maxwell avait plus d'une fois couché avec elle dans mon dos. D'ailleurs, il l'a mise enceinte et son frère jumeau, Austin, également le petit-ami de Dolce, a mis les voiles après avoir appris la nouvelle. Et après, c'est moi qu'on insulte de traînée… Bref, tout ça pour dire que je lui loin de sauter de joie. Je ne souhaite qu'une chose : pouvoir étriper Maxwell sur place et pourquoi pas, Dolce avec. Je les hais, tous les deux. En tout cas, je sais que je peux arrêter d'espérer… A moins d'un miracle, je peux toujours rêver avant de retrouver Maxwell. Il appartient à Dolce, désormais. Une idée qui me révulse et qui me donne envie de hurler en tapant de toute mes forces dans un mur. Je voudrais juste pouvoir extérioriser tout ce que je ressens à l'intérieur de moi-même. Je pourrais me dire que leur couple, c'est du bidon. Que de toute façon, vu leurs antécédents, c'est impossible qu'ils soient fidèles l'un à l'autre. Pourtant, je sais que c'est faux. Tout le monde le sait… Ces deux-là, ça me tue de devoir l'admettre, mais ils sont faits pour être ensemble. Bordel… Je referme brusquement mon ordinateur portable et celui-ci manque d'ailleurs de se briser. J'ai besoin d'un verre, de quelque chose… Je ne peux pas supporter tout ça toute seule. Je ne peux pas… Ça me déchire le cœur, ça me fait mal. Ça me tue, tout simplement. Parce que Dolce, la fille que je déteste le plus au monde, a obtenu celui que j'aime encore. Il me faut quelque chose pour oublier… Quelque chose de fort et d'efficace.

Aucune bouteille n'a su me faire oublier ce putain de couple. Ni la Vodka, ni le whisky. C'est bel et bien la preuve que Maxwell, j'y tenais vraiment. En revanche, si aucune bouteille n'a su accomplir cette dure tâche, Aaron lui, il y est parvenu. Aaron Cliffton, c'est l'ex petit-ami de Dolce. Apparemment, lui aussi a été blessé par le nouveau couple Wellinghton – Milligan. Je ne sais pas ce qu'il s'est passé entre eux, mais une chose est sûre, aussi bien l'un comme l'autre, ce couple était loin de nous plaire. Un peu par hasard, le soir même de l'annonce de leur couple, Aaron et moi nous sommes retrouvés. C'est aussi ce soir-là que nous nous sommes embrassés. Ce baiser ne signifiait strictement rien. On en avait simplement besoin, j'imagine. Mais le lendemain, lorsque nous nous sommes revus, nous avons été plus loin. Et tout ça, ça s'est répété… Encore et encore. Au début, ce n'était vraiment pas sérieux. C'était juste… Comme ça. Puis au fur et à mesure que les semaines et les mois passaient, j'ai commencé à vraiment m'attacher à lui, tout en me détachant de Maxwell dans le même temps. Les sentiments étaient petit à petit venus se mêler à notre relation, la rendant plus ou moins compliquée. Les relations sérieuses, ce n'était pas pour nous… Ni lui, ni moi. Pourtant, aujourd'hui, on est en couple. C'est arrivé un peu vite et d'une façon assez surprenante mais au final, il est celui qui m'a redonné le sourire, celui qui me rend aujourd'hui heureuse. Après Maxwell, c'est tout ce dont j'ai besoin…

New-York. Encore. La ville vers laquelle je me suis enfuie, le temps de prendre du recul… Le temps de penser à ce qui m'arrive à ce moment. L'occasion aussi de me frotter un peu plus au domaine de la mode, tout en quittant Cambridge un moment. Je n'ai rien planifié. Je suis juste partie. La date de mon retour m'est encore inconnue, à vrai dire. Tout ce que je veux, c'est m'éloigner de Cambridge, d'Harvard, des Gossips et de tous ceux qui ont adoré colporter une rumeur qui n'en était en réalité pas une : je suis une pute. Enfin, j'étais… Eh non, l'argent ne tombe pas du ciel. A force de dépenser sans compter, ni même faire attention, je me suis retrouvée en déficit. Et pour gérer ça… Je n'ai rien trouvé de mieux que de retourner sur les trottoirs. Comme si je faisais un pas en arrière et que je revivais les pires années de ma vie… Le problème, c'est que cette fois, ce choix-là a eu des répercussions incroyables. Parce qu'il y avait Aaron. J'étais censée être sa petite-amie, je lui avais promis de ne pas le briser comme Dolce l'avait fait, de lui être fidèle, aussi. Toutes ces promesses, je n'ai même pas su les tenir… Ce n'était pas non plus un vrai plaisir, mais comme beaucoup me l'ont fait remarquer, au lieu de me débattre toute seule et vendre mon corps, j'aurais dû en parler à Aaron. J'aurais dû lui dire ce qui n'allait pas. Il aurait forcément été là pour moi… Allez savoir pourquoi, je ne l'ai pas fait. A toujours vouloir me débrouiller toute seule, j'ai fini par tout foutre en l'air. Je m'en mords les doigts aujourd'hui, mais je crois que c'est bien fait pour moi. Après de longs mois ensemble, j'ai quand même fini par le trahir… Je l'ai déçu. Ce n'est pas ce que je voulais, vraiment… J'ai prié pour qu'il ne sache rien. Pour qu'il ignore tout de ce que je faisais quand il n'était pas avec moi, juste pour gagner de l'argent. Mais mon comportement m'a trahi. Devoir porter un tel secret sur ses épaules, ce n'est pas rien ! Croyez-moi ! Il a donc fini par découvrir toute la vérité, par apprendre que je me prostituais… Je vous passe les détails sur sa réaction. Mais tout ce que je peux dire, c'est que je ne souhaite revivre ça pour rien au monde. Après tout ça, il s'est éloigné de plus en plus. Le fait que mon cousin et Maxwell aient pris ma défense n'a rien arrangé… Il a même disparu de Cambridge et des États-Unis, retournant se battre dans je ne sais quel pays. J'avais beau le supplier, il se foutait bien de savoir ce que je pouvais ressentir ou penser. Tout ce à quoi il pouvait penser, c'était cette trahison. Ce que je lui ai fais subir, c'est impardonnable. A l'heure actuelle, je ne sais même pas s'il est rentré à Cambridge. A ce que l'on dit sur Facebook, il semble que oui. Quant à moi, je dois prendre une décision : soit je m'accroche encore et je mets tout en œuvre pour le retrouver, soit j'abandonne définitivement. Évidemment, tout ce que je veux, c'est le retrouver. Retrouver le couple que nous formions avant que je ne commence mes conneries et lui promettre de ne plus jamais le faire souffrir autant. Le problème, c'est que dès que j'essaye de lui parler, ça se termine mal. Toujours. Et à chaque fois, il trouve le moyen de me renvoyer en pleine figure ce que j'ai fait, tel un boomerang. Autant dire que l'abandon serait plus facile, dans ce cas-là… Quoi qu'il en soit, j'ai besoin de m'éclaircir les idées et surtout, de me sortir de cette sphère étouffante. Pour ça, rien de tel que de profiter de New-York.



❝ Arrête de chercher l’homme de ta vie, cherche plutôt
l’homme de ta nuit... Et peut-être qu’un jour, s’il est à la
hauteur, et bien peut-être que toutes vos nuits ensemble
ça fera une vie, tout naturellement ! ❞


ÉTÉ 2011.
Les vacances sont enfin là. Les examens étant terminés, je vais pouvoir souffler un peu et profiter du beau temps qui s'installe sur Cambridge. Deux mois entiers de liberté. Naturellement, j'espère pouvoir m'offrir quelques vacances, rester ici ne m'intéresse pas plus que ça. Pas après ce début d'année bien catastrophique… Entre ma rupture avec Aaron et tout ce que cela a engendré, j'ai bien besoin de penser à autre chose. Matinale, je me lève de bonne heure avec la ferme intention de passer la journée à faire du shopping.
A peine une heure après être sortie de mon lit, je me retrouve dans les rues de Cambridge, au milieu de tout un tas de boutiques. Je passe alors devant le Martin's Coffee House et une odeur de chocolat chaud mélangée à celle du café se fait sentir. Là, je ne suis pas en mesure de résister… Je ne me fais pas prier pour entrer à l'intérieur du café, commandant un chocolat chaud. Une fois servie, je vais m'installer à une petite table, dans un coin de la pièce. Comme à mon habitude, je bois quelques gorgées de ma boisson chaude, tout en regardant les gens entrer et sortir. Et soudain, mon regard se pose sur une personne que je ne connais que trop bien. Du moins, que je connaissais. Je suis comme paralysée, impossible pour moi de faire le moindre geste. Mon regard suit machinalement cette personne. A la réflexion, je dois avoir l'air d'une idiote…
Il est là. A Cambridge… Après je ne sais combien d'année de séparation, après notre dernière discussion, il est à quelques mètres de moi. Dans un café. A Cambridge. Bordel… Nolan, mon meilleur ami d'enfance a quitté New-York et se retrouve dans la même ville que moi. Je ne bouge pas d'un cil, pourtant. La dernière fois que je lui ai parlé, tout s'est mal terminé. Je ne l'ai plus revu ensuite… J'étais en colère contre lui, je lui en voulais… Je me souviens encore de son regard plein de dégoût. Un regard qui avait parlé pour lui, cette fois-là. Assis à une table, je ne bouge pas d'un cil, me contentant de baisser le regard sur ma boisson chaude. Il me manque vraiment. Mais je ne sais pas, je suis incapable d'aller vers lui. « Je m'attendais plutôt à te croiser dans un bar miteux de cette ville… » Pourtant lui, il n'hésite pas une seule seconde. D'une façon naturelle et spontanée, comme si tout ce qu'il s'était passé avant, il l'avait oublié. C'est pour ça que je l'ai autant adoré, ce gars. Il ne semble pas avoir changé, en fait… Je ne vais certainement pas m'en plaindre. Parce que mine de rien, il m'a manqué. « Bon il faut dire qu'il n'est que 09h30 du matin. » Je relève le regard et je le vois s'installer juste en face de moi. Physiquement, il n'a pas changé pour un sous. C'est toujours le Nolan dont je me souviens. Et face à lui, je suis incapable de lui en vouloir comme j'ai pu le faire auparavant. Certes, à cause de cette stupide fête, j'ai perdu beaucoup… Mais j'ai aussi gagné beaucoup. Avec du recul, je ne vois plus l'intérêt de conserver une rancoeur inutile contre lui. Je n'ai même pas la force de lui répondre avec méchanceté, bien au contraire… « Eh bien, j'espère que t'es pas trop déçu. » Mon regard se plante dans le sien, qui n'a pas non plus changé. « Comme tu dis, il est un peu tôt pour se trouver dans un bar. Mais qui sait, va au Junction ce soir et peut-être que tu me trouveras. » Je lui adresse alors un clin d'oeil, avant de boire une gorgée de ma boisson. Non, vraiment… Je n'ai pas le courage de lui en vouloir. « Bref, bonjour à toi aussi et puis, bienvenue à Cambridge alors. » Nolan & Aileen, de nouveau réunis. Cette fois, à Cambridge… Je suis néanmoins consciente que notre amitié aura certainement besoin d'être rattrapée… Mais j'espère que cette fois, il n'y aura plus aucune séparation.

Moi et Nolan, à New-York. Le paradis. Le bonheur. Non, vraiment, je ne vois pas ce que je peux dire d'autre. Après toute cette accumulation de problèmes à laquelle j'ai dû faire face, je me retrouve une nouvelle fois à New-York, avec mon meilleur ami. Cette fois, ce n'est pas pour fuir Cambridge, oh non ! C'est simplement pour pouvoir retrouver cette complicité qui nous unissait avant, Nolan et moi. Après l'avoir revu à Cambridge, j'ai vite réalisé que je ne voulais surtout pas le laisser repartir. Tout ce qu'il s'était passé auparavant n'avait plus aucune espèce d'importance. Tout ce qui comptait, c'était l'avenir. Alors j'ai fini par lui proposer (et imposer) une semaine à New-York, notre ville d'enfance. Grâce à mon charme irréversible, il n'a pas résisté et nous voilà en plein cœur de la Grosse Pomme.
Quelques jours se sont déjà écoulés et autant dire que nous avons pris le temps de revisiter chaque coin et recoin de la ville. S'amuser est notre mot d'ordre… Pourtant, une soirée calme ne fait pas non plus de mal. Cette fois, je suis chargée de rapporter à manger, pendant que Nolan prend soin de sa petite personne. En à peine une heure, je trouve un fast-food et commande suffisamment de nourriture pour nous deux. Il ne me faut que quelques minutes pour regagner l'hôtel. Une fois dans notre chambre, qui paraît bien silencieuse, j'interpelle Nolan. Pas une seule seconde, l'idée qu'il soit dans la salle de bain ne me traverse l'esprit. Pourtant, il n'y a que deux pièces… La pièce principale et la salle de bain. En sortant les hamburgers et les sodas du sac, je fais un mouvement un peu trop brusque et je me retrouve avec du coca sur la robe. Génial ! Toujours sans un brin de réflexion, je me dirige vers la salle de bain en pestant, ouvrant la porte avec précipitation. Je l'ai regardé, il m'a regardé, j'ai baissé les yeux sur son intimité, il a éclaté de rire. Bref, j'ai vu Nolan à poil.
Il y a des choses dans la vie, qu'on ne penserait jamais voir un jour. Et puis, bien souvent, ce sont précisément ces choses-là que l'on finit par voir. Justement, voir la partie intime de mon meilleur ami, ce n'était pas vraiment dans mes plans. Apparemment, le destin en a décidé autrement et moi, je découvre le jeune homme dans toute sa splendeur. Maintenant, je vais pouvoir dire que je connais tout de lui… Légèrement gênée, ou plutôt, énormément gênée, je referme la porte aussi vite que je l'ai ouverte, lui ordonnant au passage de mettre une serviette autour de sa taille. Ce n'est pas que la vue est déplaisante… Mais face à Nolan, je me sens simplement mal à l'aise et je n'ai aucune explication à donner à cela. En tout cas, le fait que je sois devenue rouge d'un seul coup à le don de faire rire Nolan. C'est sûr que c'est tordant ! Une fois couvert, il finit par ouvrir la porte et glisse sa tête dans l'ouverture. « Je dois dire que te voir rougir… me fait bien rire. » « Ta gueule, Nolan. » C'est tout ce que je trouve à répondre. Je déteste, quand il se moque de moi. C'est tout. « Et maintenant que tu es couvert, tu peux me laisser entrer? » Parce que ma robe est toujours tâchée et que, si je laisse la boisson sécher sur le tissu, ça ne partira jamais et je pourrais dire adieu à cette magnifique robe… « Tu sais, je trouve que t’es un peu malpolie… donc je suis pas certain de vouloir te laisser la place. » Nolan l'emmerdeur, le retour. C'est vrai, j'avais oublié sa façon d'être… « Puis je trouve ça sympa la tâche sur ta robe, ça s’assortit bien à tes joues rouges ! » Je lève les yeux au ciel, esquissant un mince sourire. « Et toi, si tu continues à te moquer, je risque de devenir violente et j'aurais plus aucun mal à entrer. » Mon visage se rapproche inconsciemment du sien et mes mains se posent sur la porte. « A toi de voir. » Si je veux entrer, je finirais par entrer. Quitte à me battre avec lui ! Je n'hésiterais pas une seule seconde ! « Oh ! J’aurais presque envie de voir ça ! » Oh bah… J'ai effectivement l'air très convaincante. Je sens que la bataille va être plus dure que prévue… « Il me faut quelque chose en échange alors. » Surtout s'il se lance dans un combat comme celui-ci… Je fronce les sourcils, surprise de sa réponse. « Quelque chose en échange? » Je répète ses mots avec lenteur, attendant une confirmation de sa part. Mon regard se plante dans le sien et je le vois esquisser un sourire, hochant positivement la tête. Okay… Un réel combat intérieur s'opère. Parce que je sais où tout cela va mener, ce genre de proposition, ce n'est pas innocent et connaissant Nolan, je sais ce que ça veut dire… Mais je ne cherche pas à fuir, ou lui dire d'arrêter ses conneries. Je suis incapable d'expliquer ce qui se passe dans ma tête, mais une réponse finit par sortir de ma bouche. « Tout ce que tout voudra. » Je rentre petit à petit dans son jeu, oubliant que ma robe est tâchée. Et tout s’accélère… Ses mains se glissent dans mon cou, son visage se rapproche du mien et finalement, ses lèvres rencontrent les miennes. Je me laisse entraîner dans la salle de bain, Nolan me plaque contre le mur, continuant de caresser ma peau du bout des doigts. Je réponds à son baiser avec autant de passion, ma langue allant doucement jouer avec la sienne. Je ne réponds plus de rien. Je ne peux rien arrêter, tout est trop fort. C'est inexplicable. Je suis à la fois terrifiée, parce que tout ça, ça aura forcément un impact sur notre amitié… Mais je profite aussi de cet instant comme jamais. Mes mains se posent sur son torse. Je sens les siennes parcourir mon corps, avec lenteur, jusqu'à se poser au niveau de mes cuisses. Et Nolan commence à glisser ses doigts sous ma robe, la faisant progressivement remonter. Je crois bien qu'aucun de nous deux n'est capable de stopper ce moment… De toute façon, je m'en fiche. Parce qu'étrangement, je n'ai pas non plus envie de le laisser s'échapper. Je ne veux pas qu'il s'éloigne, pas maintenant. Quand bien même tout risque de se compliquer.



❝ Lequel d’entre vous est fou de mon corps ?
Levez le petit doigt ! ❞


FIN D'ANNÉE 2011.
Assis dans le canapé, on se contente de regarder la télévision. Aucun de nous deux ne parle et même quand je tente un brin de discussion, Nolan fait tout pour ne pas faire durer la conversation. J'ai fini par me taire, préférant ne pas le mettre de mauvaise humeur. Pas plus qu'il ne l'est déjà, du moins. En fait, j'aurais très bien pu ne pas venir chez lui ce soir, je ne crois pas que ça aurait changé grand chose. Du coin de l’œil, je le vois attraper son téléphone portable et il se met carrément à jouer. Okay… Je m'enfonce dans le canapé, croisant les bras sur ma poitrine. Je ne sais même pas pourquoi je suis venue, au final… Enfin, si. Normalement, c'était pour prendre de ses nouvelles et passer un peu de temps avec mon meilleur ami. On ne peut pas dire que ces derniers temps, j'ai été la meilleure amie parfaite. Depuis New-York, pas mal de choses ont changées, évidemment. Il fallait s'y attendre, j'imagine… J'ai l'impression que tout est plus compliqué, à vrai dire. Et puis sa mauvaise humeur constante m'agace… A cause de ça, j'ai quand même été jusqu'à l'abandonner au Fez Club, pour rejoindre un autre gars que je ne connaissais pas. Casey, qu'il s'appelle. Je crois. Bref, il s'éloigne de plus en plus de moi et je déteste cette impression. Alors j'ai osé espérer pouvoir rattraper un minimum les choses ce soir, sauf que Nolan n'est pas du tout coopératif. Je soupire bruyamment, continuant de fixer la télévision. « Tu sais, si je te fais chier, tu peux aussi me le dire, hein. » Je tourne le regard vers lui, mais il fait comme si de rien n'était. Il continue simplement de faire son geek. « J'ai pas dit ça. » « Non, tu l'as pas dit. Mais tu ferais mieux… Parce que là, c'est l'impression que tu donnes. Que je te fais chier. » Enfin, il repose son portable sur la table basse et attrape son verre de Whisky pour en boire une gorgée. « Tu pètes un câble, Aileen. Vraiment. » Alors là… Je rêve ! « Ah ouais ? Je pète un câble ? Mais tu te rends compte que depuis plus d'un mois, tu t'amuses à m'ignorer et à faire comme si tu te foutais de moi ? Des fois, j'ai vraiment l'impression de t'emmerder… Et puis ta mauvaise humeur là, je l'invente peut-être ? » Il se lève et se dirige vers la cuisine. Je le suis du regard, attendant patiemment qu'il me réponde quelque chose, n'importe quoi. Nolan pose son verre vide dans l'évier et passe une main sur son visage, en soupirant. « Sérieusement ? C'est toi qui me dit ça ? Alors que tu te casses avec Jared au Canada pendant plus de deux semaines et tu me préviens même pas ? Et puis l'autre soir-là, tu t'es pas gênée pour te casser avec un abruti ! T'es mal placée pour me dire ça… Et ouais, j'suis toujours de mauvaise humeur. Mais, à qui la faute ? » Je le regarde en arquant un sourcil. Là, pour le coup, c'est la surprise qui se lit sur mon visage. Selon tout ce qu'il me dit, je suis la seule responsable de son humeur de merde. D'accord ! Je me lève à mon tour et m'avance vers lui pour lui faire face. « Alors quoi ? J'ai plus l'droit de faire ce que je veux ? Je t'ai jamais empêcher de faire quoi que ce soit, moi. Putain mais merde… C'est quoi ton problème ? Depuis quand j'dois te prévenir dès que j'fais un truc ? » Pour le coup, je n'arrive pas à comprendre… Vraiment pas. Nolan lâche un léger rire sarcastique. Je déteste quand il fait ça. « Si seulement c'était que ça ! J'm'en fous de ce que tu fais, le problème, c'est avec qui tu le fais. » Je plante mon regard dans le sien. « De quoi ? » Il se détourne légèrement, jette un coup d’œil je ne sais où derrière moi et finit par reporter son attention sur moi. « C'est vrai, ce qu'on dit ? Que t'as couché avec Jared ? » Oulà ! OKAY ! Qu'est-ce que Jared vient faire des cette conversation ? Tout se mélange dans ma tête et je ne sais même pas quoi lui répondre. « Alors toi aussi, tu te mets à gober les rumeurs ? » « C'est vrai, ou pas ? C'est tout ce que je veux savoir. » Je détourne le regard et je croise une nouvelle fois les bras sur ma poitrine. « Je… Non. On s'est juste embrassés. Mais pourquoi tu me demandes ça ? C'est quoi l'intérêt de savoir ça ? » Je le regarde droit dans les yeux, et je remarque cette petite pointe de déception dans ses yeux. Putain… J'ai déjà vu ça. Quelques années plutôt, lorsqu'il avait appris que je n'étais en fait qu'une prostituée. J'ai l'impression de le décevoir, encore une fois. « Et le gars, au Fez Club ? » « Mais PUTAIN ! Pourquoi tu veux savoir ça ? Ça te regarde pas, BORDEL ! C'est quoi le problème… Pourquoi tu me demandes ça ? Tu crois que j'suis encore une pute, c'est ça ? Tu crois que j'ai pas changé ? » Il se recule de quelques pas et va prendre appuie sur un meuble, un peu plus loin. « J'ai pas dit ça. J'ai jamais dit ça… Et je te prends pas pour une pute, putain ! Le truc, tu vois, c'est que j'en ai marre ! J'en ai marre de te voir avec des mecs et entendre des rumeurs ensuite ! J'en peux plus… Parce que c'que t'as pas l'air de comprendre, c'est que je suis loin de me foutre de toi. Dès que je sais que tu vas passer la soirée avec Jared ou un autre, ça me tue ! J'en ai marre de devoir faire semblant ! Je pensais que t'avais compris, à New-York ! Et toutes les autres fois où j'ai fait des allusions… Je m'en fous pas de toi, putain ! Quand est-ce que tu vas comprendre qu'à mes yeux, t'es plus qu'une meilleure amie, hein ? » Il se tait brusquement et moi, je dois encaisser toutes ses paroles. Tout s'éclaire aussi, dans ma tête. C'est comme une multitude de flash, dans mon cerveau. Je comprends tout un tas de choses et ça m'effraie. « Nolan… » C'est tout ce qui sort de ma bouche. Je voudrais dire autre chose, mais je n'y arrive pas. Peut-être parce que je ne sais justement pas quoi lui dire et que, dans ce cas-là, il vaut mieux que je me taise. Je retourne vers le salon et attrape ma veste. Il faut que je parte… Je ne peux pas rester là, à le regarder dans le blanc des yeux. Pas après tout ce qu'il m'a dit. « J'suis désolée… Je… J'y vais. » Je ne sais pas pourquoi je m'excuse. Pour être aussi conne avec lui ? Pour partir aussi vite ? Certainement un peu des deux. En attendant, je quitte son appartement en un temps record. Et je sens que la nuit va être longue…

« Leen ? Tu pars déjà ? » J'enfile ma veste et me retourne vers ma meilleure amie. « Ouais. J'dois passer voir Nolan, il faut que je lui parle. » Ellen n'a pas besoin de plus d'explications. Elle me lance un sourire qui veut dire « bon courage » et pour le coup, ce sourire est aussi sacrément encourageant. Je quitte l'appartement des Redford, me préparant psychologiquement à voir Nolan ce soir. Ou plutôt, cette nuit. En espérant qu'il soit là… Dans ma tête, je prépare déjà ce que je vais lui dire. Depuis notre dernière discussion, où il m'a avoué pas mal de choses, c'est le bordel dans ma tête. Depuis que nous avons couché ensemble à New-York (et toutes les autres fois d'après), je me suis efforcée de ne pas penser à ce que je ressentais pour Nolan. Clairement, ce gars-là n'a jamais été que mon simple meilleur ami. Il a toujours été plus que ça, je crois. Le problème, c'est que j'ai ce don de tout foutre en l'air. D'abord Maxwell, ensuite Aaron… Je les ai aimé, pourtant. Vraiment. Ce n'était pas juste de l'amour comme ça. C'était quelque chose de fort ! Cela ne m'a pas pour autant empêcher de tout gâcher et au final, je les ai perdu. Avec Nolan, je n'ai pas envie que ça arrive. Alors je n'ai pas trouvé de meilleur solution que de refouler mes sentiments, de les enfouir au plus profond de moi et de ne pas y penser. Mais je tiens à lui. Plus que tout. Et c'est vrai que j'aimerais retrouver un peu d'espoir du côté de ma vie sentimentale. Sauf que j'ai peur. Si ça ne marche pas, je le perdrais lui aussi et c'est ça, qui m'effraie. Depuis ce fameux soir où il m'a tout dit, jusqu'à aujourd'hui, c'est un combat permanent dans ma tête. Le comble, dans tout ça, c'est que j'ai même été jusqu'à en parler avec Maxwell. Il a été le premier à me dire d'essayer, parce que j'en mourrais d'envie et tout un tas de trucs dans ce style. Au final, je me dis qu'il a peut-être raison. Que c'est peut-être le moment de prendre des risques… En tout cas, je suis sur la route, ce soir. Avec toutes ces réflexions intenses, je n'ai même pas vu le trajet se faire. J'arrive chez Nolan en quelques minutes et je sens déjà une boule se former au creux de mon estomac. Je suis cool, je reste cool. Je suis cool, je reste cool. Je suis cool, je reste cool. Je frappe à la porte de son appartement et j'attends avec nervosité.
« Aileen ? » J'esquisse un mince sourire. « Non, c'est le Père-Noël. » Je tente un petit trait d'humour, qui n'a malheureusement pas un grand succès. D'accord… « Qu'est-ce que tu fais ici ? » « Il faut que je te parle. J'peux entrer ? » Il me regarde et finit par s'écarter de la porte pour me laisser entrer. Je m'avance dans son appartement, le laissant refermer la porte. Je me tourne alors pour lui faire face. « Désolée de pas avoir donner de nouvelles. Mais au passage, Joyeux Noël ! » Il baisse légèrement la tête et je crois bien que c'est un sourire, que je vois. VICTOIRE POUR LE PEUPLE ! Enfin, on se calme. « Ouais. A toi aussi. » Il relève enfin son visage et son regard croise le mien. Je prends alors une grande bouffée d'air. « En fait, je venais pour m'excuser, pour la dernière fois. » Je marque une pause, m'efforçant de soutenir son regard. Je veux qu'il comprenne à quel point il est important pour moi. « Si j'ai réagi comme ça, c'est parce que je m'attendais pas à tout ça… Et aussi parce que c'est réciproque. Le truc, c'est que les relations de couple et tout le bordel, j'ai jamais été douée. J'ai toujours eu ce talent pour tout foutre en l'air en un temps record. J'le fais même pas exprès… Enfin, si, en fait. Bref… J'ai jamais voulu avouer que t'étais plus que mon meilleur ami, parce que ça m'fait peur. J'ai pas envie de te perdre. Je sais que si ça marche pas nous deux, je pourrais très bien te perdre et je suis pas sûre de pouvoir le supporter. » Je hausse les épaules, voyant au passage un léger sourire paraître sur le visage de Nolan. « Je sais pas ce que tu attends de moi. Je sais pas ce que tu veux. Mais quoi que ce soit, j'suis prête à tenter le coup et à prendre des risques. » Il me regarde en silence, ce qui me fait paniquer. Je ne sais pas trop pourquoi. En tout cas, je le vois s'approcher de moi, glissant ses mains sur ma taille. Je commence alors à me détendre. « Tout ce que je veux, c'est toi. C'est pas plus compliqué que ça. » Okay… Aileen est heureuse. C'est un tel soulagement d'entendre ce genre de phrase, que j'en oublie mes craintes. Ses lèvres se posent sur les miennes avec douceur. Je souris contre ces dernières, passant mes bras autour de son cou. J'écarte doucement mon visage du sien, souriant largement. « Dans ce cas, je serais ton seul cadeau de Noël. » Et bordel, mon cadeau pour cette année, c'est lui. Que demande le peuple ? Maintenant, il ne me reste plus qu'à tout mettre en œuvre pour que nous deux, ça fonctionne. C'est ce que je veux, j'en ai envie. Maintenant que je l'ai, je ne compte pas le laisser partir. Jamais.


❝ Life is an adventure, give it all you can. ❞


2013.
Alice sur mes genoux, je m'amuse à lui chatouiller le ventre. La petite fille rigole aux éclats et bordel… Qu'est-ce que j'aime ce rire de princesse ! « Alors, t'es rentrée pour de bon cette fois, hein ? T'es pas juste de passage ? » Je relève le regard vers ma meilleure amie, un léger sourire sur les lèvres. Je lui attrape alors la main, la pressant doucement dans la mienne. « Non, je suis pas juste de passage. Je suis officiellement de retour à Cambridge. » Ellen m'adresse alors un sourire et pose son regard sur sa fille. Je sens néanmoins une pointe de tristesse… Cette fille m'épatera toujours. Elle vient de perdre Lucas et pourtant, elle se montre forte. Je sais malgré tout que ça ne doit pas être facile… Je me dois d'être là pour elle, de la même façon qu'elle a pu l'être pour moi auparavant. « C'est Nolan qui va être content ! » Je rigole doucement et secoue la tête. A vrai dire, Ellen a sûrement raison. Être un an loin de lui, c'est long. Beaucoup trop long… Pendant que lui était à Cambridge, moi j'étais à Denver. Même si j'ai tout fait pour revenir à Cambridge dès que je le pouvais, il est temps que cette situation se termine et que je rentre à la maison. « Oh oui… J'espère que toi aussi, t'es contente ! » Ma meilleure amie me lance alors un grand sourire. « Évidemment que oui ! Il n'y a même pas de doutes à avoir !Tu m'as manqué, Leen. Je suis contente que tu sois rentrée, et Alice aussi ! » La petite princesse a d'ailleurs bien grandi, en un an… C'est la plus belle des petites filles, évidemment. En tout cas, je vais pouvoir la voir tous les jours, maintenant. Une page s'est bel et bien tournée. Maintenant, c'est une nouvelle vie qui commence !



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Aileen ϟ I win at life. All the time...

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