Certains horizons demeurent à jamais un rêve éveillé que nous voyons peu à peu s'éteindre. Un dernier souffle, un dernier soupir, un dernier sourire...

Je suis né à Salisbury dans le Maryland, outre le fait d'avoir vécu toute mon enfance dans la richesse pompeuse des années 80s, mon adolescence fut abreuvée de mes caprices, et malgré ces jouissances éphémères dont je me lassais aussitôt, j'en demeurais tout aussi désireux de quêter toujours plus.
Derrière ce grand prétentieux que je fus, se cachait un petit bout d'homme trop pressé de se délaisser de sa puberté pour pénétrer dans ce monde où les adultes se font rois. Et c'est à 16 ans que j'intégrai avec la plus grande hâte l'Armée des Etats-Unis, pour rejoindre La Marines de Washington à mes 18 ans.

Ce qui pouvait être sûr, c'est que cette expérience militaire me fut si enrichissante que le petit con que je fut devint un homme sage. Et puis, je fit la connaissance de cette femme qui illumina ma vie de couleur et de sens. Je sus dès cet instant où mes yeux se posèrent sur cette ange tombé du ciel, que je l'aimais. Elle emplit ma vie d'un bonheur inexplicable, d'un amour implacable. Nous avions filé ce parfait amour qui nous unissait jusqu'à ce qu'un jour, un pied à terre je lui demande sa main afin de l'avoir à jamais à mes côtés.

C'est peut-être ici que s'arrête ce joli conte de fée pour brusquement virer au plus triste des cauchemars: l'enfer.
Certains horizons demeurent à jamais un rêve éveillé que nous voyons peu à peu s'éteindre. Un dernier souffle, un dernier soupir, un dernier sourire...ce sourire qui était sien lorsqu'elle s'amusait à plonger ses somptueux yeux noisettes dans l'océan bleu des miens. Main dans la main, coeur contre coeur, j'enregistrai cette tendre image de cette femme que j'ai aimé, cette dernière image de cette femme qui vivait. Mes doigts se détachant peu à peu des siens, n'effleurant plus que la douceur de sa peau et palpant ensuite le vide qui s'offrait à ma portée. Je me souvenais...son rire, son sourire et puis...cette fusillade.

Tel un orage s'abattant sur un village, foudroyant chaque petite parcelle de vie humaine, ces balles volantes jaillissaient comme des éclairs et la foudroyèrent à l'abdomen. Ainsi, celle qui jadis fut la femme de ma vie s'éteignit. Je me souvins de ce dernier regard, celui qui vous dit que tout va pour le mieux alors qu'en réalité la mort s'empare de votre être. Elle mourrait, et elle le savait. Elle me tendit pour la dernière fois sa douce main ensanglantée avant de s'effondrer sur le béton froid du trottoir. Mon monde s'écroulait, ma vie ne semblait plus avoir de sens.

J'avais scruté au plus vite chaque alentour où je pouvait trouver les responsables et leur faire payer. Et c'est ce que j'ai fait. Mon poste de militaire me permis d'accéder à des informations secrètes qui me permirent de les abattre de sang froid les uns après les autres, ces hommes de gangs tant recherchés à Washington, qui n'étaient plus désormais que l'ombre d'eux même.

Biensur, à chaque sacrifice, il y a un prix à payer. Je fus immédiatement renvoyé de la Marine et reconnu coupable des 5 meurtres. Je fut certes emprisonné, mais mon incarcération ne dura qu'un an tout au plus. Je fut donc libéré sous caution à ma grande surprise par mes parents que je n'avais pas revus depuis plus de deux ans. Désormais, j'étais livré à moi-même, sans goût ni couleur à ma vie, éteinte comme autrefois, sans elle. Aujourd'hui j'avais voyagé jusqu'a Cambridge où j'espérais me terrer quelque peu...[/