« Je suis désolée, ils ne seront pas là pour les fêtes, les enfants. » Je soufflais. Je m’en doutais après tout que ça allait se passer ainsi, qu’on allait finir de nouveau déçu par nos propre parents. Leurs carrières en priorité , la famille c’est quand on a le temps et encore. J’étais dégouté et je m’en voulais à la fois, j’y avais encore cru, j’étais si crédule que j’étais effrayé de ma stupidité quelque fois. J’avais qu’une envie hurler et qui sait peut-être qu’ils m’entendraient de là où il se tenait, enfin c’était rêver. Je regardai Darla la nurse qui secouai la tête ne sachant quoi nous dire, elle était nouvelle, il faut dire que nos parents n’aimaient pas que l’on s’attache aux personnels , le problème c’est que pour nous c’était les personnes qu’on voyait jour après jour et qui s’occupait de nous tendrement. « Je le savais, j’aurai du parier je serais sans doute plus riche qu’eux à cette heure- là. » J’allais me retourner pour déposer mon regard sur Sanaïs, mais cette dernière en voyant mon regard se poser sur elle s’enfuit en courant, je pouvais entendre ses pleurs. Je me sentais mal de voir ma petite sœur aussi mal pour des personnes qui devraient être à nos côtés à chaque instant important de notre vie, ce n’était pas le cas et c’était assez frustrant de pas pouvoir faire leurs fiertés en réussissant ce que tout enfant est censée savoir-faire. Nous n’étions pas âgés de dix ans et neuf ans, nous étions plus âgés, on était mûres sans doute bien trop tôt , mais la vie nous avait rendu ainsi.

Je flânais dans ma chambre. Je n’avais pas envie de bouger et encore moins envie d’aller en cours. Je sentais bien que j’allais avoir la visite de la nouvelle gouvernante, une vielle fille qui devait certainement avoir comme seul ami son vieux chat. Je n’arrivais pas à l’apprécier pourtant j’avais jamais eu de problème avec les précédentes nurses et gouvernante, mais là je n’arrivais pas à la saquer. Elle ne m’avait rien fait, mais c’était ainsi. Je fermais les yeux pour me r’ endormir quand la porte de ma chambre s’ouvrit assez violemment. J’ouvrais les yeux arquant rapidement les sourcils en voyant ma sœur me rejoindre dans mon lit. J’ouvrais mes bras l’accueillant. « Qu’est-ce qu’il y a ? » Elle faisait une légère moue ce qui me fit rire, je chatouillais son ventre attendant avec hâte sa réponse qui ne tarda pas à arriver. « Je n’ai pas envie de bouger, hier soir je les ai entendu parler et ils veulent que les parents me changent d’école. » Hein, quoi ? Je la regardai étant assez surpris de ce que me rapportais ma petite naine. « Comment-ça ? » J’essayais de comprendre, mais mon cerveau était long à réagir ce matin. Je me redressais un peu la gardant dans mes bras passant mes bras autour de ses épaules pour être face à elle. « Je n’ai aucune bonne note à croire que toi tu as le droit d’être un cancre et moi pas du tout. » Je rigolais en me foutant un peu d’elle. « Ils savent que de moi, ils n’obtiendront rien Sanaïs. Je n’ai pas envie de travailler, je sais qu’on travaille pour nous et non pour nos chers parents, mais même, je n’en éprouve pas l’envie. Toi, tu veux devenir styliste alors bats- toi et au pire laisse les faire ça. » J’étais un cas à part comme disait mon père. Je ne faisais pas tout ça pour avoir de l’importance à leurs yeux cela faisait un petit moment que j’avais arrêté d’attendre une quelconque intention de leurs parts et à vrai dire j’en avais totalement rien à faire. « Dépêchez-vous tous les deux vous allez avoir cours » Je lançais mon oreiller sur la gouvernante pour la faire partir et fini par me préparer avec Sanaïs, mais je savais que j’allais plus traîner dehors que être assis en face d’un professeur qui me soulera rapidement.

« Nous sommes rentrés. » J’avais envie de rire quand j’entendis cette phrase prononcé en cœur par mes parents, non sérieux ,ils voulaient une médaille pour rentrer chez eux ? Ils pouvaient largement retourner de là où il venait pour ma part. Moi, des parents j’en n’avais pas. Deux mois que j’avais croisé aucun de ces deux-là alors c’était bien gentil de se préoccuper de nous par téléphone ne demandant même pas à nous parler. Je faisais tout pour quitter cette vie et je savais que j’allais finir par y parvenir et qu’importe les moyens que j’allais devoir utiliser. Je me levais du canapé, il était hors de question pour moi de devenir moelleux avec eux, ma petite sœur espérait encore voir un changement opérer chez eux, mais c’était réellement croire aux contes de fées et j’y croyais plus depuis la fois où nous avions passé Noël avec eux devant une webcam, eux à Tahiti en vacance et nous à New-York dans une grande maison avec deux-trois domestique ne sachant quoi faire pour nous donner envie de fêter l’une des périodes de l’année qui était censée rassembler toutes les familles. J’aurais dû leurs acheter un dictionnaire expliquant le mot famille, fête de fin d’année et tellement d’autre chose. « Tu ne nous dis pas bonjour ? » Je me tournais vers mon père qui venait de me questionner sur mon manque de politesse, je n’allais pas hésiter à lui dire quelques vérités. « Vous nous éduquez de la sortes alors je prends en modèle, mes chers parents, sur ceux, je monte. » J’avais envie de rester planter face à leurs deux visages choqués par les mots de leurs propre fils, pauvre petit parents. Je me vengeais et cela faisait un bien fou. Je finis par grimper les marches et rejoindre ma chambre pour jouer à la console. Je jouais depuis dix minutes quand l’un des domestiques frappa à ma porte de chambre. « Monsieur, je suis désolé, mais vous êtes de nouveau privé de console. » Je me levais en rigolant débranchant le tout et passant devant l’homme qui attendait que je lui passe se doutant que je n’allais pas m’exécuter aussi facilement. Je pouvais voir l’entrée de ma maison du haut des escaliers où je finis par jeter violemment ma console au sol qui s’éclata en plusieurs morceaux. « Voilà, vous savez que ce n’est pas contre vous. » Je lui fis un clin d’œil finissant par rentrer dans ma chambre.

Deux fois en un mois, quelle mouche avait bien pu piquer mes parents ? J’allais devoir frapper fort si je voulais vraiment quitter cette maison. Je voulais qu’on se débarrasse de moi. « Les enfants ! Descendez au salon s’il vous plait. » Ils avaient décidés d’être présent ou je rêvais ? Franchement c’était trop tard si c’était ça qu’ils avaient en tête. Je descendais suivis de près par ma sœur. Je m’installais sur l’accoudoir du canapé laissant la place assise à ma sœur, nos parents se tenaient devant nous avec un sourire presque gênés face à nous. Je les regardai essayant de comprendre ce qui se passait dans leurs têtes, mais ça allait être plus compliqué pour le savoir. Ils commençaient leurs discours de façon bateau à mon goût, qu’ils nous balancent la nouvelle, histoire qu’on puisse retourner à nos occupations. « Alors, ce soir, vous n’êtes pas libre, votre mère et moi nous voulons vous avoir à nos côtés, c’est un repas de travail avec d’autre famille, du coup nous n’allons pas nous y rendre à deux comme nous le faisons d’habitude. » Je toussotais un peu en les regardant, ils avaient besoin de nous voilà tout. Très bien, je pouvais leurs faire se plaisir tout comme ma sœur après tout ce que je finis par ne pas apprécier ce fût sans doute le fait qu’ils nous donnent des fringues à mettre comme pour nous changer.

Amen. J’avais réussi à les faire craquer, dans une semaine je serais dans une autre ville dans un internat. Ce que je n’avais pas prévu c’était de laisser ma sœur encore plus seule qu’elle ne l’était déjà. Je le voyais à sa mine fatiguée et triste que j’allais devoir ramer pour qu’elle me pardonne. « C’était drôle ce que j’ai fait non ? » Je la voyais baisser la tête tandis que je soufflais essayant de ne pas craquer devant elle. « Oui, c’est drôle de jeter un verre de soda dans la tête d’un homme pour te faire virer, tu voulais t’échapper ? Félicitation, maintenant tu es devenu aussi égoïste qu’eux. Une médaille ? » Elle était pas ma sœur pour rien elle avait autant de mordant que moi.



Je me trouvais à présent à Washington dans un internat pour mec. Ce dernier était censé me calmer et me faire rentrer dans le bon chemin. Bien sûr. J’avais fait le contraire du moins quand j’étais censé rentrer chez moi, je l’avais fait qu’une fois et l’accueil de ma sœur avait été super froid et ne nous étions pas parlé de tout le week-end. J’avais donc pris la lourde décision de mettre fin à toutes mes venues à New-York. Je l’avais mérité ce que ma sœur pensait de moi, mais elle était sévère et devenait exactement comme mes parents. J’avais plus de famille, mais à Washington j’avais réussi à m’en crée une et même si j’étais plus proche de Théo mon meilleur ami que les autres j’étais heureux et je pouvais réellement vivre une vie digne de ce nom. « Un foot, mec ? » Je regardai le mec qui me proposait de me dépenser. Je me levais de mon banc où j’avais trouvé une place peu de temps avant. Nous étions une trentaine encore à l’internat pour garçon, je ne vous ai pas dit ? Je n’ai pas eu le droit d’être mélangé aux filles comme les autres garçons, mais parents m’ont mis dans une école stricte où je me sens bien. Je me levais rejoignant les autres consignés pour jouer au foot l’un de mes sports préférés. Nous étions tous les punis , ceux qui avaient fait une terrible ânerie et moi j’y étais abonné histoire de ne pas remettre le pied chez moi.

J’étais fatigué, cette nouvelle soirée m’avait usée. Ces soirées se faisaient tous les trimestres et celle-là fût la dernière de l’année. Je n’allais plus revoir Leena ou encore Birdy. J’avais rencontré ces filles cette année à la première soirée qu’avaient organisée nos deux internats. Je me couchais sur mon matelas en jetant un regard sur Théo. « Je n’ai pas envie de rentrer chez moi. » Cette fois , me faire punir était une chose peu utile vu que je ne risquais pas grand-chose , car dans deux jours s’était les vacances. Je redoutais ce moment-là deux mois seul dans ma famille, c’était une chose simplement horrible. « Ouai, au pire tu peux venir chez moi ? » Je me redressais un peu avec un sourire aux lèvres. J’aimais bien cette idée, je savais que ce n’était pas des paroles en l’air avec lui. « Franchement , je suis prêt à accepter tout ! » Je rigolais lui lançant mon oreiller sur lui. J’avais tout sauf envie d’aller dans une destination de rêve pour être seul, j’avais besoin de m’amuser et d’être entouré pour me sentir bien. Je regrettais la prècense de ma sœur, elle me manquait, mais m’excuser encore une fois était impossible avec ma fierté qui était assez forte depuis mon enfance, le comportement de mes parents m’avaient aidés. Je laissais mon pote s’endormir tandis que je regardais mon plafond tout en pensant à ma sœur, tête de mule. On était exactement pareille tous les deux et cela nous aidait pas dans nos relation.





Une nouvelle année débutait, je n’avais pas vu ma famille, mais je m’en contrefichais totalement. Je n’aurais jamais imaginé que la dernière année de lycée puisse passer aussi rapidement, sans doute grâce aux quatuors que j’avais rapidement formés avec mon meilleur ami Théo et les deux filles. Oui, les filles étaient à présent dans le même internat que nous, les deux internats où nous étions ont fusionné pour notre plus grand bonheur. Nous étions vite devenus inséparable. Quand l’heure de nous quitté pour prendre des routes différentes nous avons tous décidés de ne pas le faire pour partir à Cambridge. Je ne pouvais pas rêver mieux, je n’avais pas envie d’être à New- York, j’en étais pas loin , mais c’était toujours mieux qu’autre chose.