Regarde le ciel ma douce, tu vois cette petite étoile, ce soleil nocturne qui scintille d'avantage, elle guidera ton chemin, tes choix et ton avenir, ne l'oublie jamais, car elle toujours là., parfois, mon père semblait avoir l'esprit un peu trop rêveur lorsque j'étais à ses côtés. A ses yeux, je ne demeurais que sa petite princesse qu'il chérissait avec amour. Chaque soir, je m'empressais de me glisser dans les draps soyeux de mon petit lit de poupée pour me laisser enivrer des histoires de capes et d'épée qu'il me comptait avant de m'endormir. Ainsi, je pouvais m'évader dans mes rêves et me réveiller au bon matin d'un tendre baiser de ma mère, auquel se mêlait l'odeur délicieusement sucrée de son parfum dont elle s'embaumait tous les jours après sa toilette. J'aimais cette vie dont la simplicité me rendait tout simplement heureuse. Lorsque nous sommes encore des enfants, nous ne prenons pas conscience de la réalité, et c'est malheureusement dès l'instant où nous grandissons que la vie nous apparaît beaucoup plus...amer.

Pour ma part, ma vie bascula au cours de mon adolescence. Tout semblait aller pour le mieux, tel un long fleuve tranquille sur lequel je naviguais avec mes parents et mon petit copain Dimitri. Malheureusement, mon père perdit son travail, et l'argent commença à se faire très rare dans notre pays. Par ailleurs, la crise économique qui touchait l'Autriche surrenchérit nos problèmes. Nous dûmes restreindre nos repas, jusqu'aux quantités, jusqu'à ce qu'il ne nous reste plus un sous afin de subvenir à nos besoins. Deux jours sans manger, puis trois...et quatre... une semaine... le temps nous apparaissait interminable. Nous nous résumions à fouiller dans les poubelles de la ville, ou encore à mendier dans les rues.
La faim qui me tiraillait les entrailles, devint un supplice avec lequel je dus difficilement apprendre à vivre. Je levai la tête au ciel, priant mon étoile de nous guider hors de cette misère que nous vivions, mais plus les jours passaient plus je perdis la force et l'espoir qui jadis existaient. La présence de Dimitri ne suffisait plus, tout le monde finit par se déchirer les uns les autres.

Cette situation me devint tant insupportable que je pris la décision la plus importante et regrettable de toute ma vie. Je commençai par vendre des cigarettes, puis de la drogue, sans oublier la vulgaire partie ou je les consommai...j'en fus horriblement dépendante, si bien qu'il m'arrivait de découcher et de me réveiller dans des lieux inconnus qui m'étaient inconnus. Mais qu'importe, je gagnais de l'argent, et à mes yeux, c'était l'essentiel pour aider mes parents. Et puis...quand la drogue constituait plus un bon moyen de paiement, il m'arrivait de m'aventurer à faire le trottoir... puis régulièrement... jusqu'à ce que ça en devienne.. mon quotidien.
Oh biensûr, à tout sacrifice, il y a un prix à payer et c'est bien ce qui arriva lorsque Dimitri décida de me quitter. Oh je ne lui voulais pas, à vrai dire, qui voudrait d'une prostitué ? Bien que je choisis pas ce mode de vie de mon plein gré, je dus m'y accoutumer, pour le bien de ma famille. Et grâce à ce sacrifice, je pus payer mon inscription à l'école de droit de Paris, où j'ai inlassablement étudié et obtenu ma bourse. Evidemment, je l'envoyai à mes parents. Parallèment, j'avais trouvéi un petit boulot très sympa en posant pour quelques magazines. Grâce à mes efforts et mon acharnement, je réussi enfin à sortir mes parents de la misère. Mon père finit par re-trouver un travail et une vie stable qu'il partage aujourd'hui avec ma mère. Et quant à moi, et bien j'avais décidé de quitter Paris afin de poursuivre mes études en droit aux Etat-Unis. Voilà un an que je suis installée sur Cambridge et je suis ravie d'avoir pu fait les plus belles connaissances.